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Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]

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Vaughn I. Dixon
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Vaughn I. Dixon
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Message Sujet: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyVen 3 Jan - 17:45




Sous les roues de ma Harley, le bitume défile. Les traits blancs s'étirent et deviennent des lignes élastiques, floues, qui indiquent discrètement les limites sans plus gâcher le paysage. Les arbres et autres plantations placés ci et là le long des trottoirs pour agrémenter le décor deviennent autant de couleurs qui embellissent le tableau. L'élément le plus beau reste probablement le soleil, surplombant la ville encore quelques minutes ;
Puis il disparaît, laissant les éclairages étouffer tout le reste. Les têtes penchées des lampadaires, les yeux lumineux des voitures qui fixent la route devenue presque blanche et ces tâches vertes, oranges ou rouges qui dictent la conduite.
Plus ou moins.

L'imposante silhouette de la moto vibre et ronronne de plus belle lorsque j'accélère. La mécanique est d'une telle qualité, la performance redoutable, je prends un pied monstrueux. Les rues m'appartiennent, la lune ni le soleil ne sont plus captivants que les sensations offertes par la moto.
Liberté, solitude, paix.
Il n'y a plus d'entraves, aucun problème, personne pour me nuire ici. Entre les courants d'air et les vrombissements, les virages maitrisés et les pointes filantes, je suis livré à moi-même, maître de la direction, du territoire et des risques.

Si je n'ai jamais été déprimé au point de tenter le diable, il y a bien quelques folles courses. La sensation de liberté devient alors un véritable pouvoir. Dans ces moments je vole et j'arrive à m'éloigner suffisamment de mon deuil pour ne plus y penser. Il n'existe alors que ma moto, et les sensations qui résonnent dans mes mains.
Et la notion furtive d'une adversaire.

En arrivant à hauteur du feu je reconnais les deux silhouettes associées. La bécane, et sa cavalière. Une femme, c'est bien tout ce que je sais. Je me suis toujours interdit de relever sa plaque, d'enquêter. En revanche je m'accorde tout ce qu'elle semble proposer : l'adrénaline.
Le hasard nous propose de temps à autre un de ces rancards. Caché derrière mon casque, je fais un signe de tête. On salue toujours ses rivaux. Puis nos pots d'échappement crachent à l'unissons. Le feu vert comme top départ, nous filons ;

Ce soir le plaisir est de courte durée. Tandis que je tente un dépassement par la droite après m'être assuré que j'avais le champs, le taxi à mes côtés s'invite dans la course. Évidemment nous le distançons presque aussitôt mais ce con se rabat sur la voie avant que je puisse terminer de doubler l'inconnue.
Le souffle de son déplacement me fait tanguer, je penche dangereusement vers elle, frôlant son réservoir. C'est le grand coup de frein alors que je bascule - autant que possible - la Harley du côté opposé. Le taxi continue sa route à vive allure dans un concert de klaxons au moment où je dérape. Sans chuter heureusement. Avant de prendre de nouveaux risques et pour dégager la route, je file me stationner sur les premiers emplacements disponibles.
...

J'ai été imprudent. Le taxi complètement stupide. A cette vitesse, un contact plus franc aurait entraîné un accident dramatique. Je retire mon casque et jette un regard curieux sur la route que j'imagine alors déserte.
Mais elle est restée. L'inconnue se gare non loin et je soupire. Elle m'était agréable. Par qui va-t-elle être remplacée ?

" ... 'soir.  "
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Llewyn Oswell
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Llewyn Oswell
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyDim 5 Jan - 3:03



Pour la première fois depuis longtemps, le siège de cuir habituellement confortable de la Norton lui paraissait affreusement déplaisant. Les heures de route à bord d'un dix-neuf tonnes datant, à peu de choses près, de l'entre-deux guerres y étaient certainement pour quelque chose. Fatigue physique liée aux livraisons des Bithbeo ou affaissement soudain et inexplicable de la selle, le résultat n'en restait pas moins le même : des jambes lourdes, un dos en compote, et pour couronner le tout, un mal de cul du diable. Llewyn, les muscles franchement engourdis de sa journée, n'avait qu'en tête l'idée délicieuse de rentrer chez elle pour s'allonger de tout son grand long sur le canapé ; si bien qu'elle filait aussi rapidement que possible. C'était dire aussi rapidement que les feux tricolores le lui permettaient. En l'occurrence, la signalétique lumineuse s'était mis en tête de retarder son arrivée à la maison, et elle avait dû s'arrêter à l'intégralité des carrefours, bloquée par ces fichues lumières rouges, plus irritantes que jamais.

Le soleil s'était bien vite couché, laissant Charming se transformer en un immense terrain de jeu dont les allées étaient bordées de lampadaires ressemblant à s'y méprendre à des clopes allumées. L'envie de fumer piqua l'Irlandaise lorsqu'elle se fit cette réflexion, et elle regretta de n'avoir jamais investi dans l'un de ces casques au bol que les motards de la ville semblaient tant apprécier. Dieu qu'il aurait été facile de coincer une Lucky Strike entre ses lippes pour entretenir ainsi le cancer des poumons qui ne tarderait sans doute plus à poindre. Mais la jeune femme n'eut pas davantage le loisir de songer à son choix de protection crânienne. Déjà le feu passait au vert.

Elle s'élança calmement malgré l'empressement qui nouait ses nerfs de retrouver le confort de son salon. Llewyn, de toute manière, rencontra quelques mètres plus loin un nouvel œil rouge qui la força à s'arrêter, l'agaçant un peu.

Un pied sur le plancher des vaches, les yeux braqués sur l'asphalte qui ne demandait qu'à être engloutie, la rouquine se satisfit quelques secondes du cœur mécanique qui vrombissait doucement entre ses jambes. Derrière, au loin, le grondement caractéristique d'une Harley Davidson se répercuta en écho sur les façades des maisons de la rue. La mécanique si particulière des grosses Américaines leur offrait un son reconnaissable entre mille. Chaque constructeur avait sa mélodie, si bien qu'on distinguait à des kilomètres la facture d'un moteur Triumph d'un Honda. Mais de toutes, les Harley étaient celles que l'on reconnaissait le mieux. Celles que même le profane pouvait entendre, et affirmer avec certitude que l'un de ces engins dessinés en Sainte terre états-unienne déboulerait sous peu.

Un rapide coup d'œil dans les rétroviseurs confirma ce que Llewyn savait déjà. Elle tendit l'oreille à l'approche de la bête, se crispant légèrement comme pour se préparer à ce qui viendrait.

Les formes familières d'une moto qu'elle commençait à connaître s'avancèrent jusqu'à atteindre sa hauteur. Perché dessus, un cavalier dont l'identité inconnue ne le rendait que plus intrigant. Seul signe distinctif : l'immense faucheuse qu'il arborait sur son blouson de cuir.

Elle esquissa un sourire en coin que son adversaire n'eut pas le loisir d'apprécier, son casque masquant son visage. Tout juste pouvait-il apercevoir ses orbes clairs, perdus derrière un écran légèrement teinté que la clarté urbaine ne perçait pas à jour. Anonyme jusqu'aux yeux. Seule une légère inclinaison de tête en réponse à son salut muet trahit finalement le rien de satisfaction qu'elle avait à le retrouver.

Llewyn reporta son attention sur la route qui n'attendait qu'eux. Les compteurs s'embrasèrent quand le feu passa au vert, les moteurs grondèrent, et ils laissèrent derrière eux le carrefour qui les retenait jusqu'alors pour se lancer dans l'une de ces courses endiablées dont ils avaient le secret.
Ce n'était pas la première fois que leur duo se retrouvait sans même le vouloir. Le jeu avait commencé bêtement, s'était reproduit jusqu'à devenir une petite habitude chaque fois qu'ils se croisaient. Leur duel innocent se terminait finalement quand ils bifurquaient vers des destinations opposées ou lorsque l'un d'eux - elle, souvent, sa moto plus nerveuse aidant - prenait trop d'avance pour être rattrapé. L'expatriée le laissait parfois gagner, pour faire durer le plaisir, pour conserver la flamme de cette relation anonyme, si brève et furtive qu'elle pouvait être.

Leurs montures se talonnant, ils dévorèrent les mètres, dépassant un taxi trop lent à leur goût. Llewyn sentit soudain grandir dans ses entrailles le besoin de distancer son adversaire en faisant rougir le compte-tours. Alors qu'elle s'apprêtait à laisser l'inconnu admirer le détail sublime de sa roue arrière, l'homme entreprit de la devancer par la droite. Ce fut sans compter sur l'irruption de la voiture rencontrée plus tôt. La queue de poisson dont elle congratula les motards firent dangereusement dériver la Harley Davidson avant qu'elle ne braque en sens inverse pour éviter une collision bien douloureuse. Le bond d'écart réflexe de la rousse manqua la faire sauter dans les rétroviseurs des voitures stationnées au bord de la voie Elle freina sec, lâchant un juron, le crissement du goudron sous les pneus soudain bloqués lui rappelant immédiatement toutes les chutes qu'elle avait pu faire. La jeune femme ne se stabilisa que par la grâce de Dieu et, son équilibre retrouvé, un rythme à nouveau plus lent - c'était dire raisonnable - regagné, elle suivit des yeux l'Américaine qui s'immobilisa non loin, l'immitant finalement.

Llewyn fit taire son moteur d'un tour rageur de clés. Elle se redressa, quitta son casque, braqua ses prunelles agacées sur l'inconnu qui se démasquait lui aussi et avança finalement à sa rencontre d'un pas décidé.

« … 'soir.
- Bien joué, lança-t-elle avec une ironie toute palpable de sa voix de vinyle rayé, belle esquive. »

Elle jaugea son adversaire de haut en bas, se demandant s'il avait eu son permis au rabais ou si son cuir lui avait brûlé quelques neurones. Ce fut à peine si elle remarqua ses grands yeux noirs ou le charme de ses traits lentement marqués.

Elle cracha plutôt, comme un serpent piqué de colère, se retenant d'insulter le conducteur du taxi dans toutes les langues qu'elle connaissait :

« T'as eu le temps de relever la plaque ? Si je recroise la route de ce connard, je lui redécore son chariot façon Guernica. »

La ville autant que le tableau.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyDim 5 Jan - 21:31



Quand elle retire son casque, j'ai le naïf espoir d'être gratifié d'un sourire charmeur de la part d'une motarde pulpeuse. Le scénario me réserve au contraire le regard en biais d'une furie tachetée, accompagné d'une remarque cinglante lourde d'ironie quant à mon esquive maladroite. Ladite furie n'en reste pas moins délicieuse, a priori. Mes sourcils se froncent légèrement et je penche le visage sur le côté pour imaginer d'autres intonations entre ses jolies lèvres. Peste. Je savais que nous étions mieux tels deux inconnus, adversaires respectés et respectables.

Mais indulgent, je mets son attitude immédiate  sur le compte de la peur éprouvée quand nos motos se sont frôlées et hausse les épaules pour lui répondre :

" Merci.  "

Dis-je pour accepter le faux compliment et entrer dans son jeu. Je n'ai rien à reprocher à la manœuvre effectuée pour éviter de me faire renverser. En revanche mon dépassement était délicat et reste malheureusement critiquable.

La belle rousse évoque le taxi et ses projets de vengeances. Délicate avec ça.

" Non je n'ai pas la plaque, c'est surtout la tienne que j'ai eu le temps d'imprimer.  "

Il faut au moins lui reconnaître ça. Ce soir ou les autres fois, je suis souvent derrière la Norton. Et l'allusion me fait sourire bêtement.
Je retrouve un brin de sérieux pour lui préciser, comme pour être rassurant, que le chauffard ne restera pas longtemps inconnu :

" Je me débrouillerai pour l'identifier. Et faire le reste.  "

Restons mystérieux. Sur mes méthodes et le sort réservé au fameux véhicule. Il n'y a rien de plus chiant que parler boulot à une heure pareille, lors d'un premier rancard - même improvisé. Mais va-t-on vraiment discuter ? Peut-on faire mieux que rouler, se défier, elle et moi ? La question trouve bien des réponses mais aucune ne paraît sûre. Ce con de taxi a brisé la glace, rompu le charme. En tout cas l'ambiance étrange de nos courses clandestines me plaisait beaucoup et je suis déçu, un arrière goût amer me reste en bouche tandis que je m'approche de la redoutable pilote. Elle semble aussi farouche verbalement que sur le bitume. Le lampadaire le plus proche embrase avec discrétion sa chevelure sauvage.
Ça me détend.

" ... J'allais te doubler cette fois.  " Prétention que je rabaisse à la taquinerie en lui offrant un sourire conciliant. Puis, dans un réflexe bizarre, alors que j'ai considérablement réduis la distance entre nous, je lui tends la main. " Je m'excuse pour la frayeur. Enchanté, j'm'appelle Vaughn. "

Bien que ma plaque soit enregistrée sous Isaac Vaughn Dixon. Que mes proches m'appellent Ike et que Vaughn reste le prénom que mon père a par erreur mentionné en premier lors de ma reconnaissance. Je suis Vaughn sur les papiers, pour les simples connaissances et les professionnels.
Et pour elle visiblement. Pour le moment.

Lorsque les présentations seront faites j'imagine alors le silence, le vide. Pas de gêne, pas d'embarras, juste le manque de mécanique, d'adrénaline, de vent, d'effluves de carburant. Je doute néanmoins que la course reprenne. Ni ce soir ni jamais ? Je trouverai bien le moyen de ne pas tout abandonner à un insolent chauffeur de taxi ;
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyLun 6 Jan - 0:33



Llewyn n’en aurait pas été à ses premiers rétroviseurs démontés à coups de grolles. Nombreux étaient les automobilistes qui se pensaient seuls sur la route et ne s’inquiétaient guère de savoir qu’un autre utilisateur pouvait se trouver sur le chemin. Puisqu’ils ne se servaient ni de leurs miroirs, ni de leur cerveau, leur bétaillère à chameau pouvait bien se passer des premiers. L’encéphale, lui, ne se démontait pas si aisément. Il fallait s’user les métacarpes pour priver les chauffards des derniers neurones qui leur restaient ; et il était toujours un risque, dans ces cas précis, qu’ils se souviennent les joues recouvertes de taches de rousseur et aillent s’en plaindre aux autorités compétentes. La jeune femme faisait de son mieux pour ne pas trop se faire remarquer dans ce pays. En dehors d’altercations légères et de petits excès de vitesse arrivant à peine à la cheville des pointes qu’elle se permettait quand les hommes en uniforme avaient le regard ailleurs, l’Irlandaise n’avait jamais été arrêtée pour dégradation d'un visage appartenant à autrui. Elle ne comptait pas changer cela de si tôt mais n’oublierait certainement pas le cul de la voiture qui avait manqué les encastrer l’un dans l’autre, son adversaire et elle.

« Non je n’ai pas la plaque, c’est surtout la tienne que j’ai eu le temps d’imprimer. »

Le compliment, volontaire ou non, eut le don de radoucir légèrement la tempête que faisait l’expatriée. Elle jeta un regard en coin à sa monture, une Commando 961 âgée de quatre ans maintenant,  dont elle n’était pas peu fière. Les mots doux de son interlocuteur confirmèrent une nouvelle fois son choix et furent un miel à son aigreur naturelle et son caractère de cochon du jour.

« Je me débrouillerai pour l’identifier. Et faire le reste. »

Un battement de cils étonné, tant par la certitude dont il faisait preuve quant au fait de recroiser la route du taxi que par la manière dont il l’évinçait du tableau en quelques mots seulement. Elle avait été la première - sans doute un peu tôt, ou en tous cas exagérément - à crier vengeance. S’il comptait laisser un petit souvenir de leur rencontre à l’automobiliste, elle espérait bien pouvoir en faire de même.

L’inconnu, qui ne l’était plus tant, à son grand regret, approcha lentement. Le cœur de la jeune femme ne battait plus aussi rapidement que lorsqu’elle s’était garée, et il ne crachait plus un venin amer de colère comme il avait pu le faire quelques secondes auparavant, ne laissant dans son champ de vision qu’une tache rouge qui l’empêchait de dévisager correctement le motard qui lui faisait face. Pour la première fois depuis qu’il avait tombé son masque, elle prit le temps de le détailler correctement.
Le blouson noir qu’il arborait fièrement était connu de tous, mais son visage en particulier, Llewyn n’était pas certaine de l’avoir déjà croisé. Sans être plus physionomiste que son prochain, elle se serait rappelé l’assurance et le rien d’arrogance que ses traits dégageaient à cet instant précis. La quarantaine, à première vue, des yeux sombres, des cheveux noirs, une barbe grisonnante, un certain charme, indéniable. L’expatriée se sentit presque happée par l’aura brutale de confiance de cet anonyme qui se fichait royalement de la distance de courtoisie pourtant d’usage entre deux personnes qui ne se connaissaient pas. Mais étaient-ils vraiment des étrangers après ces nombreuses courses muettes ? Ne savaient-ils pas déjà certaines choses sur l’autre, sans jamais avoir échangé le moindre mot ? Si cliché que la pensée puisse paraître, on cernait mieux une personne en quelques minutes à rouler à ses côtés qu’en l’écoutant parler. Des heures de conversation ne permettaient pas de dévoiler la moitié de la personnalité d’un homme quand quelques kilomètres suffisaient à le percer à jour.

« … J’allais te doubler cette fois, fanfaronna le brun. »

Llewyn roula des yeux faussement révoltés au ciel. Elle se serait fendue d’une mauvaise foi caractéristique en prétextant qu’elle lui avait volontairement laissé une chance de faire quand l’écart qui subsistait encore entre eux vola en éclats. Il poursuivit, lui coupant toute chance de s'exprimer :

« Je m’excuse pour la frayeur. Enchanté, j’m’appelle Vaughn. »

Brusquement, le jeu perdit de son charme. Les instants simples et légers qu’ils avaient partagés sous couvert de leur casque tombèrent soudain dans la réalité, s’y accrochant férocement. Et cette sensation déplut à l’Irlandaise, terriblement. S’il leur restait une chance de retourner à l’anonymat qu’ils se connaissaient, tout espoir fut réduit à néant dans cette ultime syllabe : Vaughn.

La rousse arqua un sourcil inquisiteur quand un réflexe la poussait néanmoins à saisir la main qu’on lui tendait. Ce prénom sonnait presque plus gallois que le sien. A moins qu’il ne fut Irlandais ? L’homme n’en avait ni l’accent, ni la dégaine. Mais on se défaisait bien vite de ces choses-là quand on souhaitait se fondre dans le paysage. Il n’y avait qu’à regarder Siobhan pour se rendre compte que les inflexions chauvines pouvaient se perdre, pour peu qu’on y mette de la bonne volonté. De cette dernière, la jeune femme n’en avait cependant pas à revendre, ni pour râper ses origines de sa langue, ni pour en accorder un peu à son interlocuteur de la soirée.

« Llewyn, déclina-t-elle sobrement en lâchant la dextre de l’inconnu, qui ne l’était plus du tout. »

Comme pour s’échapper d’une situation devenue trop sérieuse, trop vite, elle résolut de retrouver le ton moqueur qui lui seyait si bien :

« Et me doubler n’aurait rien changé aux faits : j’aurais fini par te dépasser à nouveau, pour de bon cette fois. »

Elle désigna la moto adverse d’un signe du menton, croisant les bras sous sa poitrine, une lueur mutine et provocatrice dans le regard.

« C’est le problème avec les bécanes trop lourdes. Elles ne suivent pas la cadence. »
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyLun 6 Jan - 19:23



« Llewyn, »

Deux simples syllabes qui font pourtant résonner l'accent lointain de ma mère et rappellent à ma mémoire la modeste demeure où elle profite de sa retraite aux côtés de mon père, sur les rivages de son pays natal. Llewyn. Ce n'est ma foi pas si désagréable de mettre un prénom sur l'adversaire. Sur ce nouveau visage si plaisamment moucheté. Llewyn. Il fallait bien une irlandaise pour rendre l'inconnue plus savoureuse, la rencontre moins banale. Comme un autre point commun, plus ancien, plus ancré.
Les racines, la passion, ces minutes à défier nos réflexes et savourer le risque. Et au final une voix pour se consoler de la fin du mystère.

« [...] C’est le problème avec les bécanes trop lourdes. Elles ne suivent pas la cadence. »

Elle se couronne victorieuse alors que la course fut avortée. Ses arguments ont du sens et si on en croit les statistiques... elles lui sont effectivement favorables. Pour autant, la critique de ma Harley ne peut rester sans défense. Il est de mon devoir de plaider la cause de ma chère monture.

" Hm, les gros modèles ont d'autres qualités.  "

L'ambigüité s'invite à chacune de mes remarques, certainement à cause de ses yeux malicieux qui incitent mes lèvres à articuler des allusions. Je m'en amuse en soutenant le regard de la rouquine. Pas question de lui accorder un trophée de plus sachant que nous n'avons pas pu terminer cette partie ;
L'espoir d'une revanche s'immisce dans mes pensées. Tout n'est peut être pas perdu. Qui sait ;

" Sans la fameuse lourdeur de ma Harley, j'aurai été renversé facilement au passage du taxi. Toi et ta bécane par exemple, vous seriez tombées.  "

Je hausse les épaules avec une indolence qui souligne la certitude de mes propos. Il n'y a pas de véhicule parfait, bien que ma moto s'approche de l'idéal. Celle de Llewyn est une perle, mais sa légèreté ici aurait fait défaut.
On ne peut pas gagner partout.

J'adore découvrir de nouvelles personnalités, je surveille donc les expressions de son visage pour estimer sa susceptibilité, jauger son caractère. Et admirer un peu plus en détail son minois. Elle semble habitée par un tempérament obstiné, enflammé. Vengeur. L'impression est peut être biaisée par l'aura pourpre qui l'encercle. Se cache-t-il une douceur sous l'attitude guerrière et les mots brûlants ? La rondeur de ses joues, la plénitude de ses lèvres ou la jeunesse de ses traits sont autant d'indices inspirants la gentillesse ;
Paraît-il qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Je fais pourtant confiance à mes premières impressions, en général.

" Je te sens sceptique... LLewyn. "

La titiller juste pour avoir le loisir de prononcer ce prénom chantant.
Je brise le contact visuel pour reporter mon attention sur sa britannique. Avec la même prudence qu'on accorde à un félin au repos, j'en fais le contour, pensif. Je n'avais jamais pris le temps de l'admirer, certains détails m'avaient échappé. C'est néanmoins sur le rétroviseur gauche que mes yeux s'attardent, observant la silhouette de la pilote qui s'y reflète.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyMar 7 Jan - 16:12



L'Irlandaise se fendit d'un sourire en coin. On ne piquait pas impunément les Sons of Anarchy sur leurs fameuses Harley-Davidson. Patriotes de la tête aux roues, ces gars-là ne juraient que par ce constructeur. Llewyn, pour en avoir déjà discuté avec l'un ou l'autre des membres de SAMCRO, savait qu'ils étaient trop bornés pour considérer un autre nom que celui-là. Le cuir floqué d'une faucheuse s'accompagnait du fameux logo orange originaire de Milwaukee ou ne se portait simplement pas. À croire que la Harley était un pré-requis d'entrée dans ce club si sélectif.

La jeune femme n'avait jamais réellement compris l'engouement pour cette marque. Sûr que les motos étaient racées et esthétiques. Leur style si particulier les rendaient identifiables à des kilomètres. Mais chères, lourdes et peu manœuvrables, elles étaient lentes de surcroît, ce qui les rendait de suite moins intéressantes pour une coureuse ayant besoin de vitesse. Sentir sa moto vibrer frénétiquement passés les cent-vingt kilomètres heure était une véritable plaie. Ces Américaines-là n'étaient de toute manière pas faites pour cela.
L'avantage qu'elle ne pourrait leur retirer était cependant celui-là : à moins d'une custom aux ape hangers abusivement hauts, ces grosses cylindrées étaient plus confortables pour la route que sa roadster, qui privilégiait la performance et la tenue, ne le serait jamais.

Touché. La corde sensible encore vibrante, Vaughn rétorqua dans une raillerie :

« Hm, les gros modèles ont d'autres qualités. »

Sans avoir l'esprit mal tourné, et le ton de son interlocuteur aidant franchement, Llewyn ne put qu'accuser une flopée de double-sens. Son sourire s'étira davantage, amusée qu'elle était de cette joute verbale qui s'annonçait.

« Sans la fameuse lourdeur de ma Harley, j'aurai été renversé facilement au passage du taxi. Toi et ta bécane par exemple, vous seriez tombées. »

Cette catastrophe aurait au moins eu le don de forcer le quadragénaire à ramasser la rouquine. Les hommes n'aimaient-ils pas se placer en sauveur ?

Vaughn rompit le contact visuel en portant son attention sur la Norton qui refroidissait doucement. Il s'approcha à pas de loup, tout comme il s'était approché de la propriétaire de l'engin, quelques secondes plus tôt. Llewyn, une moue dubitative en masque, se tendit très légèrement. Comme tout motard se respectant, elle appréciait qu'on puisse contempler sa monture mais se méfiait des étrangers qui lui tournaient autour. Les amateurs de deux roues connaissaient la règle : toucher avec les yeux, et les yeux seuls pour ne pas risquer de terminer avec un trou entre les deux. Il n'y avait rien de plus détestable que de voir une autre âme poser ses mains ou son séant sur sa moto sans autorisation. L'expatriée, à cheval sur ce point, avait déjà brisé le nez d'un ou deux importuns ayant eu le culot de se poser sur sa selle sans qu'elle ne leur ait donné sa bénédiction. Elle ne défendait pas sa Commando comme une mère son enfant - elle avait assez donné de ce comportement pour ses frères et sa sœur -  mais n'en était pas loin.

« Je te sens sceptique... LLewyn, lança le brun sans même la regarder. »

Il semblait prendre un certain plaisir à prononcer son nom, sa voix ayant vibré différemment sur ces six dernières lettres.

L'intéressée haussa les épaules avant d'enfouir ses mains dans les poches de son blouson. Le cuir noir dont elle était vêtue, d'une simplicité extrême, n'avait ni logo pour le distinguer, ni patch pour désigner à qui allait l'allégeance de celle qui le portait. Appartenir à Bithbeo, c'était rester discret. La mafia irlandaise se voulait moins criarde que le club de motards le plus éminent de Charming.

À son tour elle partit dans une brève contemplation de la cylindrée de son adversaire favori. Elle n'avait que rarement l'occasion de la détailler, n'ayant pas encore d'yeux dans le dos.

« J'ai un meilleur équilibre qu'il n'y paraît … Et on m'a appris à chuter. »

Russell, la première fois qu'il l'avait mise sur un circuit, avait tenu à ce qu'elle sache tomber. Se lancer à plus de deux-cent-cinquante kilomètres heure, parfois trois cent, requérait de savoir se casser la gueule en se préservant soi plutôt que sa sportive. Trop souvent les coureurs s'accrochaient à leur monture dans un réflexe qui, s'il était humain, n'en restait pas moins dangereux. On se brûlait rarement les ailes de la cascade faite au sol. C'était de se faire passer dessus par cent cinquante kilos de ferraille lancés à plein régime parce qu'on ne s'en était pas dégagé qui faisait des dégâts et raccourcissait des vies. Llewyn, bien que formée, l'avait vécu une fois. Une seule. Et c'était déjà amplement suffisant. Déjà trop.
Bien-sûr, son équipement du jour ne valait pas celui qu'elle portait durant les courses et qui lui donnait la sensation faussée d'être un chevalier en armure. Mais s'il avait fallu sacrifier la Norton pour s'assurer de pouvoir se relever, elle l'aurait fait sans le moindre remord.

« Mais soit, admettons que les avantages de ta Harley t'auraient aidé ce soir. Peut-être que tu m'aurais battu ! Ou peut-être que, dans un bon jour, je t'aurais laissé gagner pour ne pas te vexer, mordit-elle gentiment. Vous êtes susceptibles, vous, les Sons. Vous avez tendance à vous offusquer quand on vous botte trop souvent le cul. »
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyMer 8 Jan - 18:41


Tandis que je tourne patiemment autour de sa moto, la jolie rouquine semble se crisper. Mon manège n'a rien d'inquiétant pourtant, je ne rôde pas autour d'une proie, mes intentions ne sont absolument pas nuisibles : j'ai trop de respect pour mes camarades motards. Même si elle n'est pas un membre du gang auquel j'appartiens, Llewyn est une pilote de qualité - que j'ai l'impression de connaître.
De fait, sa Commando est une sorte de collègue désormais.

« J'ai un meilleur équilibre qu'il n'y paraît … Et on m'a appris à chuter. »

Son regard dans le rétroviseur a une étincelle de fierté à peine voilée. Qui lui va bien. Je l'imite en plongeant mes mains dans les poches de mon blouson et lui refais face pour mieux l'interroger :

" Une bonne chose. Tout le monde n'a pas la chance de suivre ce genre d'apprentissage.  "

Il n'est pas difficile de comprendre que, personnellement, j'ai manqué cette instruction. C'est l'expérience et les accidents vécus - plus spectaculaires que graves - qui m'ont permis d'acquérir quelques réflexes de chute. Peut-on prétendre savoir tomber pour autant ? Le plus important à mes yeux c'est la maîtrise de son véhicule. Techniquement et malgré les mauvais chauffards, le jeu est de rester "debout".
Plus facile à dire qu'à faire et je mentirais en disant que je n'ai pas eu peur, tout à l'heure.

Plutôt que de développer son cursus de motarde, l'irlandaise - ma main à couper qu'elle est directement importée - préfère lancer une nouvelle attaque. Susceptibles ? Les Sons ? Pour sûr, nous n'avons pas des égos discrets. Mais je suis ennuyé quand on essaye de nous attribuer à tous les mêmes caractéristiques. Défauts ou qualités. Nous ne sommes pas recrutés selon un moule défini de personnalité.
Fort heureusement.

Je me rapproche d'elle, laissant de côté sa monture certes jolie, mais moins captivante à l'instant. A côté de ma Harley, j'admire ses reflets opaques et son nom en surbrillance dans la nuit, le temps de préparer une réponse de qualité.

"... C'est en effet légèrement vexant, surtout que je te soupçonne d'avoir déjà levé le pied lors des précédentes courses. J'ai préféré penser que tu le faisais pour admirer un peu la Harley de dos, et non par pitié de sa vitesse ... Enfin ;  "

Sans avoir envie d'engager un combat, je ne veux pas non plus éteindre totalement l'intérêt de ce début de joutes verbales. Ajoutons que je veux rester sincère dans mes propos - mais pas devenir trop chiant.
Je reviens sur les Sons pour mieux m'en détacher.

" Je suis l'un d'entre eux mais je ne parle pas pour eux. "

Qu'importe si elle en déduit que je n'ai pas de pouvoir particulier au sein du groupe. Je n'ai aucun soucis avec ma place.
Ceci précisé, j'ajoute dans un sourire malicieux :

" Si c'est par toi et ta Norton : j'peux accepter de me faire botter l'cul. "

Je la désigne d'un mouvement du menton, comme résolu.

" La prochaine fois qu'on se croise j'espère pouvoir t'annoncer que le taxi a perdu son droit d'exercer. "
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyMer 8 Jan - 23:51



Des soirées entières à vider des bouteilles de whiskey en compagnie de quelques membres du SAMCRO pour en venir à cette conclusion : s’ils n’étaient pas plus sensibles que les Irlandais, ils l’étaient au moins tout autant. La fierté qui vibrait dans le cœur de ces grands gars en cuir valait bien celle qui étouffait les expatriés de l’Île d’émeraude. Dans tous les cas, piquer ces motards valait toujours le détour.

Llewyn abandonna là sa contemplation, reportant son attention sur Vaughn qui réduisait à nouveau l’écart entre eux. Ses mains toujours enfoncées dans les poches de son blouson, elle tritura de ses doigts senestres le vieux briquet métallique qui se trouvait là.

« … C'est en effet légèrement vexant, surtout que je te soupçonne d'avoir déjà levé le pied lors des précédentes courses. J'ai préféré penser que tu le faisais pour admirer un peu la Harley de dos, et non par pitié de sa vitesse ... Enfin ; »

L’air faussement innocent qui déforma les traits de la jeune femme suffit à exprimer le fond de sa pensée. Bien-sûr qu’elle se plaisait à détailler une belle cylindrée, mais son esprit de compétition primait d’ordinaire sur ses inclinations esthétiques. Comme tout coureur, elle n’appréciait que peu d’être à la traîne.

« Je suis l’un d’entre eux mais je ne parle pas pour eux. »

Et voilà qui changeait de ses habitudes. Les Sons n’étaient donc pas une si grande famille que cela ? Ou Vaughn faisait-il l’exception dans leurs rangs ? A les voir parader ensemble, constamment fourrés les uns avec les autres comme une mauvaise secte refusant toute incursion extérieure, tout portait à croire qu’ils n’existaient que par et pour leur club. Unis dans leurs gestes, leurs paroles, leurs pensées, ils partageaient bien d’autres choses : passion crevante et incompréhensible pour les Harley-Davidson, filles, cellules de prison, … Entendre un son de cloche dans la bouche d’un membre, c’était connaître la note sur laquelle sonnait tous les autres.
Sur ce point, l’organisation lui rappelait avec une certaine nostalgie la rue de son enfance. Bryson Street vibrait comme le reste de Short Strand. On y vivait de la même manière, y survivait, également, de la même manière : soudé comme un grand tout.

« Si c’est par toi et ta Norton : j’peux accepter de me faire botter l’cul. »

La pointe de vague-à-l’âme qui lui serra le palpitant quand ses pensées divaguèrent vers Belfast fut bien vite chassée par le compliment du quadragénaire. Llewyn, revenue aux États-Unis, les pieds campés au sol de Charming, accueillit la remarque dans un rire muet. Elle inclina légèrement la tête sur le côté, soudain humble, pour remercier le brun. Un peu plus et elle pliait les genoux pour le congratuler d’une courbette aussi fière qu’élégante.

La sourire de son interlocuteur disparut cependant, et il se fit grave, une fraction de seconde, pour annoncer d’une voix résolue :

« La prochaine fois qu’on se croise j’espère pouvoir t’annoncer que le taxi a perdu son droit d’exercer.
- Grand pourfendeur de chauffards, bras vengeur de la veuve et de l’orphelin, mhm ? »

Si elle pouvait jurer n’être pas veuve, le divorce ayant suffi à mettre un terme à son mariage - nul besoin de se défaire à grand renfort de poison d’un mari qui avait toujours été agréable à vivre -, elle ne saurait se prononcer sur son statut d’orpheline. Vina, mère sur le papier, génitrice sur les actes de naissance de chacun des enfants, ne s’était plus comporté comme tel depuis vingt ans déjà. Quant à Cian, il avait abandonné le navire à peine Ailbhe né. Dieu seul savait pourquoi il s’était obstiné à se reproduire quatre fois de plus.

« Tu comptes hacker les rares caméras de la ville pour retrouver la voiture en question, douta-t-elle dans un haussement de sourcils. »

Il n’avait pas l’allure de l’un de ces génies de l’informatique dont l’imaginaire collectif raffolait. Pas de lunettes ressemblant davantage à des culs-de-bouteille, pas d’acné juvénile malgré une adolescence bien passée, aucun air maladif du fait de l’absence de lumière réelle - les rayons bleus de l’ordinateur n’aidant pas à bronzer. Tout au plus avait-il des airs de mauvais garçon, de ceux qui, plus jeunes, conduisaient une muscle car et faisaient trembler toutes les midinettes de leur lycée. Le gamin rebelle, trublion en puissance, billets de retenue plein les poches, agneau élimé sur le dos, punk dans l'autoradio.
Llewyn se plut un instant à l’imaginer adolescent, à replacer ses airs trop confiants dans un décor tout droit sorti du début des années quatre-vingt-dix. Et elle le trouva étrangement peu à sa place dans cette fantaisie-là, songeant, finalement, qu’il collait mieux à la décennie précédente.

L’affirmation de l’homme soulevait, elle, une autre question. Avait-elle réellement envie de le recroiser à présent que l’anonymat de leurs courses s’était envolé ? L’Irlandaise n’était pas certaine de prendre autant de plaisir à défier le motard et l’asphalte maintenant qu’elle savait son visage. Pire encore, son prénom. Fort heureusement, Vaughn n’avait pas décliné son identité complète. Il n’aurait plus manqué que le patronyme pour réduire en cendres l’image fantasmée qu’elle se faisait de cet adversaire plus ou moins redoutable.
Mais si la magie n’opérait plus sur les routes dégagées de Charming, la discussion brûlante de sarcasme et de railleries qu’il offrait n’en restait pas moins agréable. A défaut de vouloir encore concurrencer le compte-tours de sa moto, elle se satisferait de le recroiser à pieds, au détour d’une rue, d’un verre, d’une visite sur le territoire des Sons.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyJeu 9 Jan - 16:50


 Concernant le taxi, j'espère sincèrement pouvoir lui faire retirer son permis. Entre mes relations dans la police et mes quelques compétences d'enquêteur, je sais déjà que l'affaire sera résolue d'ici une poignée de jours. Je vais me débrouiller pour accéder aux horaires de sa compagnie, checker les trajets déclarés - en élargissant suffisamment pour prendre en compte les petits détours de ces filous qui arrondissent eux aussi leurs fins de mois, à leur façon - et les deux numéros retenus sur la plaque devraient suffirent à l'identifier. Un petit tour sur les fichiers du garage pour obtenir le nom du propriétaire déclaré... et le fil remontera sans problème jusqu'à notre chauffard.
Ensuite, il me suffira de filer le bébé à Sofia ! Et hop, un dangereux de moins sur les routes.

Cette nouvelle quête personnelle n'a rien à voir avec un esprit chevaleresque. Je suis d'ailleurs étonné par les mots de Llewyn - à moins qu'elle soit ouvertement en train de se foutre de ma gueule.
Je n'ai jamais été le genre à vouloir défendre l'opprimé. Évidemment si j'assiste à une baston déloyale, un vol raté : j'interviens. Ça permet toujours de se faire bien voir par la populace.

Et puis il y a les yeux clairs d'Alys. Sa façon de les poser sur moi comme si j'étais ce chevalier qui passe son temps à combattre le mal.
C'est de toute façon pour sa mère que j'ai cessé une partie de mes mauvaises habitudes. Pour son frère que j'ai essayé d'être un homme bon. Pour elle, que je veux rester moins mauvais ;

« Tu comptes hacker les rares caméras de la ville pour retrouver la voiture en question, »

Je reviens à l'instant présent, la mimique légèrement moqueuse de l'irlandaise dissipant mes fantômes.

" Et pourquoi pas ?  "

Non clairement, ce n'est pas une méthode envisageable et sa question n'en était pas vraiment une. Je ne lui donnerai pas mes trucs et astuces, d'abord parce qu'il s'agit de mon boulot, ensuite et surtout parce que je ne sais pas encore comment je vais procéder. J'ai un point de départ qu'il me faudra creuser !

" Ce n'est pas une mauvaise idée en fait, je la note. Si je ne trouve pas autrement. "

Un clin d’œil en guise de remerciement, et aussi pour clore ce sujet qui l'intéresse pourtant.
Ce taxi a déjà gâché notre rencontre hasardeuse, mis en danger l'avenir de nos courses, je ne le laisserai pas davantage monopoliser l'attention de la rouquine.

Comme si j'avais meilleur sujet ;

" ... Tu connais beaucoup de Sons ? Ou tu répétais juste la réputation un peu clichée qu'ils se traînent ? "

Son avis sur le gang n'a pas l'air trop erroné. Mais j'aimerai savoir s'il vient des nombreux bruits qui courent ou si mademoiselle a des contacts parmi mes camarades.

Cette possibilité attise ma curiosité. Mais pas seulement. Et si Llewyn était particulièrement proche d'un Sons ? Il y a finalement des tas d'informations que je laisse passer. Rien ne m'est caché, je suis bien intégré. Pourquoi cette impression de détachement ? Le malaise vient certainement du fait que j'ai rejoins le SAMCRO suite à ma rencontre avec celle qui deviendra mon épouse. Elle était la raison, la base de l'histoire. Tout me convient dans ce groupe, j'adhère à la façon de pensée, aux activités, à la solidarité ; mais ce vide créé un inconfort. Il y a certes toujours mon beau-frère, je lui dois mon appartenance au groupe. Et après ?
Je me sais apprécié, on me fait confiance et je m'entends très bien avec O'donnell.

N'empêche que depuis peu, je parle d'eux. Plus forcément de nous.

" Qu'on se traîne. "

Dis-je de manière presque inaudible pour me corriger, remettre les choses à leur place. Ma cabine dans le bon groupe.

" Remarque je suis également influencé par les clichés : je mettrai ma main à couper que tu viens du pays d' Oscar Wilde et que ce n'est pas nécessairement pour faire du tourisme que tu traînes dans le coin."

Attention Ike, pente glissante.

Rien n'oppose directement les Sons aux autres mafias du coin. Rien n'indique que les irlandais sont nos ennemis. Et surtout, rien ne me prouve que Llewyn est liée aux célèbres "Incassables". Je peine d'ailleurs à comprendre pourquoi je joue avec le feu ! Tentative maladroite pour détourner l'attention. Peut être. Chapeau l'artiste ;
J'interviens avant elle :

"... Oublie. Je ne voudrai pas détruire totalement les chances d'une prochaine course. "

Elle a mon prénom et mon blouson de cuir lui avait indiqué mon appartenance au SAMCRO dès la première fois. Je n'ai pas à devenir indiscret quant à ses allégeances. Elle n'en a peut être aucune. Le mystère doit rester tel quel. Tant que faire se peut ;
Tant que ma stupidité ne balaye pas si précipitamment les agréables sentiments.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyJeu 9 Jan - 19:25



Le simple désir de revanche sur le taxi qui avait manqué les envoyer tous deux dans le décor faisait déjà une excuse pour se croiser à nouveau. La vengeance magnétisait les gens et rassemblait les esprits. Si ce sentiment n’avait pas été aussi crasse, l’Irlandaise aurait volontiers trouvé l’idée belle.

« Et pourquoi pas ? »

La réponse de son interlocuteur eut le don de l’ébranler une fraction de seconde. Llewyn cilla, sa curiosité naturelle la poussant subitement à questionner l’emploi que pouvait bien tenir Vaughn. Qui était-il pour parvenir à s’infiltrer dans les systèmes de surveillance visuelle de la ville ? Un informaticien de génie, un foutu condé ? Se pouvait-il que le SAMCRO ait poussé le vice jusqu’à attirer dans ses filets des représentants de la loi ? L’expatriée plissa furtivement le nez, ses orbes pales jaugeant soudain avec plus d’intérêt le quadragénaire qui lui faisait face, comme si elle pourrait sonder ainsi sa personnalité, son identité, ses secrets les plus profonds.

« Ce n'est pas une mauvaise idée en fait, je la note. Si je ne trouve pas autrement. »

A nouveau les propos de l’homme - plus que son clin d’œil - la décontenancèrent. Elle n’eut cependant pas le loisir de continuer son investigation, le motard sautant déjà du coq à l’âne.

« ... Tu connais beaucoup de Sons ? Ou tu répétais juste la réputation un peu clichée qu'ils se traînent ? »

Et comme s’il s’était brûlé la langue, il corrigea doucement, presque silencieusement :

« Qu'on se traîne. »

Reprenant une voix assurée, il poursuivit :

« Remarque je suis également influencé par les clichés : je mettrai ma main à couper que tu viens du pays d' Oscar Wilde et que ce n'est pas nécessairement pour faire du tourisme que tu traînes dans le coin ... Oublie. Je ne voudrai pas détruire totalement les chances d'une prochaine course. »

Observateur, avec tout ça. Llewyn ne se serait permis de l’applaudir pour autant, d’une part parce qu’elle n’avait pas envie de confirmer son affiliation à Bithbeo à un inconnu, d’autre part parce qu’il ne fallait pas être un génie pour faire les liens - tenant, en l’occurrence, plus de raccourcis. La diaspora irlandaise installée à Charming depuis deux-mille neuf ne s’était pas perdue ici par loisir ou besoin de changer d’air. Ils avaient un but, une envie, des désirs et rêves de grandeur qui appelaient les compatriotes restés de l’autre côté de l’Atlantique à les rejoindre. Un bon pourcentage de ces anciens insulaires se trouvaient donc, d’une manière ou d’une autre, dans les petits papiers de la mafia. L’expatriée plus que d’autres, mais moins que certains. Du moins pour l’instant. Elle n’oubliait jamais réellement les opportunités d’évolution qu’elle cherchait à provoquer.

« Tu te trompais de toute manière, lâcha-t-elle en haussant les épaules. Wilde est né à Dublin. »

Qu’importe la ferveur que l’Armée mettait à unifier les territoires, la République d’Irlande restait encore bien distincte de la fameuse Norn Iron ; on s’offusquait donc facilement, gentiment, des amalgames. Mieux valait dire d’un Belfastois qu’il était originaire du sud de la frontière que de le croire Écossais ou Gallois, en attendant.

« Je me suis lassée de la pluie, j’avais besoin de soleil ... J’entendais de Charming qu’elle était la plus belle ville du monde, mais comme j’ai une tendance au scepticisme, il fallait que je vérifie de mes propres yeux. »

Un peu plus et elle se serait canonisée, en parfaite réincarnation de Saint Thomas. Il avait mis son doigt dans le flanc du Christ, elle avait mis le sien dans la prise en posant ses valises dans ce charmant patelin de vingt-mille âmes.

Llewyn esquissa un sourire vaporeux avant de sortir de sa poche droite un paquet de cigarettes. Elle coinça une dose de cancer entre ses lippes, tendit la petite boîte de Lucky Strike à son ancien adversaire s’il lui prenait l’envie de se retapisser les poumons également, et se détourna pour faire claquer son briquet.

« Et pour répondre à ta question, marmonna-t-elle, les lèvres pincées sur le cul de sa clope, je connais deux ou trois de tes collègues. »

Ou plus, en réalité, mais Vaughn n’était pas forcé de tout connaître de ses relations après quelques courtes minutes à tailler le bout de gras. Charming était une petite ville, et à fréquenter les bons lieux, on était forcé de tomber un jour ou l’autre sur des Sons. Quatre ans à vivre en Sainte terre californienne étaient amplement suffisant pour rencontrer certains d’entre eux, s’en faire des amis, des alliés, des ennemis. Llewyn savait ceux qu’elle appréciait comme ceux qu’elle ne pouvait pas supporter et rêvait de voir se noyer dans leur verre et leur connerie. Elle n’aurait cependant pas la prétention de clamer tous les connaître ; son interlocuteur en était la preuve parlante.

La jeune femme pivota sur ses talons pour faire à nouveau face au quadragénaire à qui elle présenta cette fois le zippo. Elle inspira une longue bouffée qu’elle recracha en une épaisse colonne de fumée dans la direction du vent pour éviter d’asphyxier le motard.

« Tu passeras le bonjour à Vinnie de ma part, d’ailleurs, lança-t-elle nonchalamment. Je m’en chargerais bien moi-même, mais il me fuit comme la peste … »

Une sombre histoire de pari et d’alcool. Cet imbécile devait être persuadé que l’Irlandaise lui réclamerait l’argent qu’il lui devait la prochaine fois qu’elle le croiserait. Dieu savait qu’elle se fichait pas mal de quelques malheureux dollars.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyJeu 9 Jan - 23:46


 Je crains que mes sous-entendus sur les Bithbeo ne la rendent plus méfiante, l'incitent à se refermer en lui rappelant que je suis non seulement membre des Sons mais aussi et surtout un étranger. Un inconnu dont elle connait la bécane mieux que la tronche ;
Une fraction de seconde silencieuse comme le prélude à une déchirure, je retiens mon souffle. Pas que le départ de Llewyn me semble une possibilité douloureuse - n'exagérons pas - je crois juste que je prends goût à ce second divertissement qu'elle sait apparemment m'offrir. D'abord l'adrénaline des courses ; l'intérêt de la discussion désormais.

« Tu te trompais de toute manière [...] Wilde est né à Dublin. »

Je faisais également erreur sur sa réaction. Si mes propos l'ont dérangée, ça ne s'est quasiment pas vu. C'est à peine si les petites tâches semées sur son visage ont bougé lors d'une moue sceptique.
Je fais un signe de tête pour m'excuser sur mon manque de culture tandis que l'irlandaise me donne les raisons - qu'elle veut bien me donner - concernant sa venue sur le nouveau continent. Plus belle ville du monde hein ?

" Pas trop déçue ? "

Honnêtement, j'apprécie cette ville qui m'a offert plus que je n'aurai jamais espéré. Ni mérité. En dehors des rencontres importantes que j'ai pu faire ici, je ne trouve pas Charming particulièrement charmante... Parfois je me demande si ce nom n'a pas été donné à la ville pour amplifier ses atouts, souligner ses qualités. Parce qu'elle en a. Agréable à vivre, jolis coins, pratiques, accessibles... mais pas forcément à mon goût. Comme une femme qui dispose de tous les critères qu'on pourrait souhaiter sans pour autant avoir le truc en plus, ce charisme qui me ferait fondre.
Je crois que j'aime les espaces plus grands. Plus sauvages encore.

La rouquine ne s'est pas offusquée de mes maladresses précédentes, elle continue à répondre, d'un air très détaché. Je suis presque impressionné. Presque. 'Faut dire que je ne parviens pas à lui donner d'âge. Son assurance m'inspire désormais plus d'années que prévu. Les apparences sont trompeuses, les conclusions hâtives souvent mauvaises.
Sous ce reflet de lune, Llewyn ressemble à une baroudeuse expérimentée qui a su éviter les marques les plus sévères, qui sait du moins les estomper. Tout à l'heure pourtant, elle avait les traits de la jeune aventurière, récemment embarquée sur les routes. Ses qualités de pilote, à défaut d'heures de pratique innombrables, auraient été un don naturel. Je ne saurai dire, mais je ne peux m'empêcher de miser :
Vingt-six. C'est bien vingt-six.

J'attrape volontiers la clope et attends d'avoir accès au briquer pour la poser déjà rougie entre mes lèvres.

« Tu passeras le bonjour à Vinnie de ma part, d’ailleurs [...] Je m’en chargerais bien moi-même, mais il me fuit comme la peste … »

" Je le ferai, si ça ne me mêle pas à une histoire tordue. Et je ne jouerai pas le messager dans l'autre sens. Évidemment. "

Faut pas déconner. S'ils ont des choses à se dire ils peuvent se démerder sans moi. Néanmoins j'ai l'impression que la belle avait là juste une intention polie. Ou totalement indifférente.

Je lui souris puis exhale une bouffée opaque sur ma gauche afin d'éviter à la brise de la renvoyer directement sur mon interlocutrice. D'autres questions me viennent à l'esprit, je les étouffe tranquillement, sans la quitter des yeux. La cigarette pendue à ma bouche me ramène un parfum familier qui rend le moment d'autant plus sympathique mais souligne l'absence d'un bon fauteuil et d'une bière. De son pays pourquoi pas.

Un convoi d'une dizaine de voitures passe à nos côtés en ramenant avec lui le bruit, la ville, les autres. Je préfère attendre que le pseudo calme revienne, il faudrait autrement hausser le ton, ce serait dommage.

" ... Tu allais où ? "

Dis-je en désignant la fin dudit convoi qui s'éloigne dans la direction que nous prenions, à toute vitesse, il y a quelques minutes. Ça aussi, c'est indiscret. Dans la forme, pas dans le fond. Je ne suis pas intéressé par la destination qu'elle visait, simplement par son niveau d'importance. De cela dépend inévitablement l'issue - ou non - de cette "rencontre".

" Personnellement, tu tombais à pic. J'étais sorti pour le simple plaisir de la faire rouler. "

Un regard tendre à l'égard de la Harley, puis je reviens à ses billes noires. Apercevoir la Norton trois minutes après avoir quitté mon appartement fut un heureux hasard - ils ont tendance à être mauvais d'habitude, j'en profite ! Si je ne roule pas, mes ennuis restent tenus à l'écart par cette conversation inattendue. C'est tout ce que je demandais, au fond.
Penser à autre chose.

" Si t'es attendue je peux toujours gagner cette course. On peut aussi oublier définitivement le taxi autour d'une bière. "

Vraiment ?
Je ne prends même pas la peine d'attraper ma clope pour parler, la laissant se dandiner au gré de mes mots. Nous n'allons pas rester plantés des heures sur le bord de la route de toute façon et j'estime que nous serons mieux à peu près n'importe où ailleurs qu'ici. Nous et nos motos.
J'aurai au moins essayé de retarder le départ de la rousse filante ;
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyVen 10 Jan - 1:20



Llewyn ponctua sa réflexion d’une nouvelle bouffée de nicotine quand son adversaire lui rendait ses biens. Elle les fit naturellement disparaître dans ses poches, le briquet s’entrechoquant dans un tintement métallique avec les clés de sa bécane.

« Je le ferai, si ça ne me mêle pas à une histoire tordue. »

L’Irlandaise hocha aussitôt la tête, ses cheveux roux dansant entre ses omoplates. Aucun risque, vraiment, les petites affaires qu’elle tenait avec Vinnie ne risquaient pas d’éclabousser qui que ce soit.

« Et je ne jouerai pas le messager dans l’autre sens. Évidemment. »

L’un des soucils de la jeune femme s’arqua dans un angle inquisiteur. Était-ce à ce point une corvée de lui parler qu’il ne voulait pas retenter l’expérience, même pour retourner la politesse d’un frère de rang ? Ou était-ce le Son en question qui irritait Vaughn au point qu’il ne souhaitait pas jouer les pigeons voyageurs ? Le fin sourire qui ponctua les propos de l’Américain estompèrent finalement les doutes qu’elle pouvait avoir. Elle se rassura ainsi, se disant qu’elle ne devait pas faire une conversation si désagréable que cela, puisqu’il n’en était pas encore à tirer une tête de trois pieds de long.

Le vrombissement soudain d’une dizaine de voitures filant à une allure peu réglementaire - sans être abusive - sortit brièvement le duo de sa discussion. Le bourdonnement assourdissant de leurs moteurs se répandit en écho autour d’eux, réverbérant sur le mobilier urbain qui amplifia un instant le son, rendant l’atmosphère sourde. Ce fut à peine si Llewyn put s’entendre penser. L’allure à laquelle ils filaient eu cependant tôt fait de rendre à la rue le calme dans lequel elle était plongée avant cette irruption de mécaniques. Et Vaughn attendit qu’un semblant de silence revienne pour paraître indiscret.

« … Tu allais où ? Personnellement, tu tombais à pic. J’étais sorti pour le simple plaisir de la faire rouler. Il contempla affectueusement sa Harley. Si t’es attendue je peux toujours gagner cette course. On peut aussi oublier définitivement le taxi autour d’une bière. »

L’expatriée récupéra sa cigarette entre ses doigts pour en taper le cul, la débarrasser des cendres qui s’accumulaient dessus le foyer. Elle fixa son interlocuteur, se perdant une seconde dans ses yeux sombres avant de plisser le nez, une moue désolée se fichant sur ses traits.

« Je vais décliner la proposition. Dure journée, je rentrais, j’aime mieux rester sur cette lancée. Elle rattrapa sa politesse qui s’en allait à toute vitesse : mais merci quand même. »

Elle profiterait d'une prochaine occasion pour lui exprimer ce qu'elle pensait de cette ville au nom plus qu'ironique. Ils s’étaient déjà trop découverts en quelques minutes pour qu’elle s’obstine davantage. S’égarer autour d’une bonne pinte, c’était s’exposer au risque de voir les langues se délier, de causer à ne plus pouvoir s’arrêter, d’apprendre à connaître l’autre un peu trop vite, le comprendre un peu trop tôt. Llewyn, qui portait encore le deuil de leur anonymat, ne se sentait pas d’humeur à franchir une nouvelle ligne ce soir. Dans le déni, elle préférait ne garder de son adversaire que son prénom et son sourire confiant, sans s’étendre plus.

La rouquine emplit une dernière fois ses poumons de goudron avant d'abandonner sa cigarette sur le plancher des vaches et de l'écraser du bout de sa botte.

Elle contourna lentement son interlocuteur, lâchant d’un ton railleur :

« Tiens-moi informée quand tu auras retrouvé la voiture grâce à tes pouvoirs de … hackeur, sauveur de motardes opprimées, super-héros de la route ! Elle balaya l’air d’un tour de poignet moqueur et poursuivit : demande mon numéro à Vinnie, si on ne se recroise pas d’ici là. »

Llewyn se détourna finalement, franchissant les quelques mètres qui la séparaient encore de la Norton sur laquelle elle reprit place. Elle passa ses doigts dans ses cheveux pour les dégager de son visage, les rabattant vers l’arrière. Peu coopératifs, ses mèches rebelles exprimèrent leur mécontement en se plaquant à nouveau de part et d’autre de son minois. L’Irlandaise réitéra l’expérience, attrapant son casque de sa main libre pour s’en coiffer immédiatement.

« Ça va aller, s’inquiéta-t-elle en suspendant son geste. Ses yeux clairs dérivèrent vers Vaughn. Je t'accorde trente secondes d’avance pour te laisser une vraie chance de gagner ? »

Sa pique à peine lancée, elle fit disparaître son sourire malicieux derrière son casque, l’ajustant proprement pour s’éviter toute mauvaise surprise si elle devait croiser davantage d’incapables sur la route. Les quartiers ouest de la ville, où elle résidait,  n’étaient pas bien loin ; Charming restait une ville à taille humaine, mais la jeune femme n’était pas à l’abri d’un énième connard à qui on avait offert le permis de conduire sans se poser de question.

Une main sur le guidon, l’autre guida la clé dans le contact. Llewyn fit gronder le moteur encore tiède de la Commando qui n’attendait qu’une chose : distancer une nouvelle fois l’Américaine. 
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyVen 10 Jan - 14:24


La proposition est avancée et me laisse la désagréable impression de m'avoir filé entre les doigts, avant d'être peaufinée. Ce n'était sans doute pas la meilleure façon de sauver notre binômes de rivaux à deux roues. Il n'y a peut être pas de moyen de rattraper les dégâts causés par le taxi.
Llewyn est désormais cette irlandaise flamboyante. Je ne saurai en dire davantage puisque nos paroles se mêlent depuis moins de dix minutes. N'empêche, la silhouette casquée est devenue Llewyn. C'est irrémédiable. Une bière n'aurait rien changé à ça ;
Au contraire.

« Je vais décliner la proposition. Dure journée, je rentrais, j’aime mieux rester sur cette lancée. [...] mais merci quand même. »

" Ça marche. "

Et étrangement cela me convient. En quelques phrases anodines - malgré l'évocation des gangs, personne n'a glissé - j'ai trouvé une nouvelle forme de prudence. De sympathie aussi. Aucune vulgarité n'a franchi la barrière de mes lèvres - le taxi en aurait pourtant mérité - pas d'humour misogyne à la con - dieu merci - et la fierté d'appartenir aux Sons que j'affiche si facilement d'habitude m'a fait fausse route.

Llewyn évoque notre connaissance commune pour m'autoriser à récupérer son numéro. J'acquiesce en faisant tomber les cendres de ma clope sur le bas côté.

" S'il est d'accord. Mais ne t'en fais pas, on finira bien par se recroiser. "

De nouveau je suis surpris par ma propre - mauvaise - répartie. S'il est d'accord ? Notre solidarité, notre fraternité n'a rien de légendaire. Personne ne rechigne à partager un numéro de téléphone. Personne, sauf s'il s'agit de celui d'une donzelle convoitée. J'imagine mal Vinnie s'enticher de l'irlandaise. Encore moins l'inverse.
...
En selle Ike ;

Je mets ces mes drôles de réflexions sur le dos de son prénom trop chantant, ses cheveux trop roux. Et rebelles, quand je la vois se démener, assise sur sa monture.
Prenant le temps de tirer sur la cigarette encore plusieurs fois, j'observe ce duo vraiment agréable à regarder reprendre forme. C'est en fin de compte amusant de deviner la frimousse derrière la visière teintée. Dommage que ce soit si anonyme, ses mimiques sont parlantes et je sais mes regards explicites.

« Ça va aller [...] Je t'accorde trente secondes d’avance pour te laisser une vraie chance de gagner ? »

Un sifflement mauvais s'échappe de mes lèvres avec un flot de fumée. Je balance le mégot sur lequel je marche pour l'éteindre totalement et rejoins ma Harley qui trépigne d'impatience et de jalousie en voyant la petite bécane sur le départ.

" Pas la peine, j'ai encore toutes mes chances et au pire : la vue que vous m'offrez est un lot de consolation suffisant. "

Nous y voilà, un peu de gras, d'indélicat, de distance. Serait-ce pour se séparer plus aisément ? Heureusement je n'aurai pu viser l'une sans l'autre. La remarque paraît moins lubrique. Et je ricane comme un gosse.
L'américaine sur laquelle je m'installe a refroidi mais le grondement de son réveil étire un sourire entre mes deux oreilles. Sublime. Lorsque j'ai attaché mon casque, visière relevé pour ne surtout pas manquer le décollage, je lui fais un signe princier de la main "après vous." Sauf qu'elle n'avait pas l'air de plaisanter en me proposant de partir le premier. Je jure, monte à sa hauteur et fais jouer l'accélérateur en rabattant cette fois ma visière :

" Sois prudente. "

Un salut militaire en guise d'au-revoir, déformation professionnelle qu'elle ne devinera sans doute pas, puis la Harley m'entraîne avec fracas.

La miss est bien assez douée et me paraît lucide quant aux risques, la recommandation de prudence était stupide. J'ai probablement essayé et royalement loupé une taquinerie. Je la mettais en garde contre l'adversaire que je suis ? Je ne sais même pas.

Les deux motos se réapproprient la route et ne cachent pas leur plaisir. D'abord en tête car j'ai déclenché la course, je ne garde pas l'avance bien longtemps. Dans mon rétroviseur la Norton se dessine très vite. Elle n'est bientôt plus qu'une large lumière qui rempli le miroir. J'accélère, dévore un peu le premier virage pour perdre le moins de mètres possibles. Je tiens bon sans être totalement dupe : elle en a encore sous le pied et s'amuse, l’européenne.

Dans tous les cas elle finira par passer. Puis par quitter l'axe sur lequel nous jouons pour atteindre son domicile. Par discrétion je prendrai l'opposé, ou m'offrirait quelques pointes en solitaire avant de rentrer.
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Message Sujet: Re: Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn]  Fin de partie. Les masques tombent. [Pv : Llewyn] EmptyVen 10 Jan - 15:50



La béquille fut rabattue, les deux pieds calés au sol dans l'attente insupportable du départ. L'Irlandaise, à présent masquée, tourna le nez vers Vaughn qui l'avait imitée. La Harley-Davidson s'ébranla à son tour, la mélodie de son réveil emplissant l'air.

« Pas la peine, j'ai encore toutes mes chances et au pire : la vue que vous m'offrez est un lot de consolation suffisant. »

Llewyn roula les yeux derrière son écran, clappant sa langue contre son palais pour se défaire du rien d'arrière-goût vaseux que l'Américain laissait comme ultime impression. Si elle ne prit pas le compliment pour tel, elle ne parvint pas à s'offusquer non plus. Le monde d'hommes dans lequel elle évoluait l'avait rendue sourde - quand cela l'arrangeait, c'était dire quand elle n'était pas d'humeur belliqueuse - aux remarques graveleuses ; au mieux elle répondait dans un second degré mordant, au pire elle décrochait un sourire amer et un coup de poing. Mais ses lèvres restèrent closes à cet instant précis pour ne pas relancer la conversation que Vaughn s'accordait à terminer lui aussi, et ses doigts restèrent attachés à son guidon. Ils avaient eu un échange suffisamment intéressant pour ne pas s'embêter à prendre de travers un tel commentaire.

D'un mouvement de la main, le Son invita, grand gentleman, sa concurrente à prendre le large. La Commando n'avança cependant pas, ne frémissant guère plus. Llewyn opina du chef pour lui signifier qu'elle ne comptait pas s'en aller et réduire si vite tout espoir de victoire dans l'esprit du quadragénaire. La Harley s'avança donc doucement, précautionneusement. S'arrêtant à sa hauteur, le brun lui conseilla la prudence. Ne savait-il pas déjà qu'elle en était la définition même ?

Un hochement de tête entendu et un signe d'au revoir plus tard, l'Américain prenait la route, le son grave et gras de son moteur se répercutant aux tympans de L'Irlandaise. Elle ne compta pas les secondes d'avance qu'elle lui offrait, laissant au temps le soin de s'égrainer sans qu'elle n'ait besoin de ralentir ou d'accélérer son fil. Lorsqu'elle jugea l'adversaire à une distance suffisante, elle fit gronder la mécanique de la Norton pour espérer le rattraper.

La physique avait de ces lois qu'on ne pouvait courber. Un objet avançant à une vitesse donnée étant toujours plus lent qu'un autre filant plus rapidement, le second finirait indéniablement par rattraper le premier. Les capacités d'accélération de l'Anglaise jouaient déjà en sa faveur. Plus légère, plus vive, plus nerveuse, on passait de zéro à cent en un battement de cils quand il fallait pousser plus longtemps la Harley pour y arriver. C'était cette efficacité délicieuse qui avait toujours séduit l'amatrice de célérité qu'elle faisait. Du reste, la magie opérait aux compteurs.

Arquée sur le réservoir, les muscles bandés de l'inconfort ressenti quelques minutes plus tôt, Llewyn se rappela l'envie furieuse qu'elle avait eue de rentrer chez elle le plus rapidement possible. Pour autant, elle ne poussait pas pleinement la roadster, se retenait au contraire pour ne pas immédiatement faire un pied de nez à son adversaire. Et cependant la roue arrière de l'Américaine grossissait dans son champ de vision, jusqu'à l'emplir pleinement.

Mauvais joueur, Vaughn coupa quelque peu le virage qu'ils avisaient, espérant certainement gagner quelques précieuses secondes d'avance. La rouquine, derrière son masque, ne put s'empêcher de décocher un sourire. Elle engloutit la courbe à son tour, se faisant souple lorsqu'elle se pencha pour s'éviter toute mauvaise surprise. Ce petit arc dans leur trajectoire concurrençait à peine les têtes d'épingle avalées à toute vitesse sur d'autres circuits, et elle le passa avec facilité, l'oubliant déjà pour se reconcentrer sur son adversaire.

Si elle aurait pu continuer cette petite poursuite éternellement, le compte-tours impatient et la trajectoire qu'il lui faudrait bientôt prendre faisaient deux arguments de poids pour cesser le manège. Llewyn, enfin, accéléra un peu plus, le moteur crachant de contentement. Il ne lui fallut pas longtemps pour rattraper la maigre avance de Vaughn, moins de temps encore pour le dépasser par la gauche. La jeune femme, sarcastique, décrocha son pied droit pour remercier le motard de l'avoir si gentiment laissée passer. Et elle fila sans plus attendre, ses yeux clairs fixés sur le miroir qui vit le quadragénaire s'éloigner dans la nuit jusqu'à n'être plus qu'un point doré et lumineux.

La rousse sortit de la route qu'ils empruntaient jusqu'alors pour tirer à gauche, s'enfoncer dans les rues qui devaient la ramener à l'ouest de Charming. Elle ralentit considérablement la cadence en retrouvant le centre de la ville et les zones d'habitation, terminant son chemin comme l'aurait fait un bon concitoyen, qu'importe la couleur de ses papiers ou de son accent : en respectant les limitations.
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