12 décembre 2019.
Nino Walker, petit junkie et dealer récidiviste sans envergure et sans affiliation connue, vient de comparaître devant le Tribunal de Charming. Au terme d'un court procès en audience libre auquel, conseillé avec son avocat commis d'office, il aura plaidé coupable, la sentence tombe : cette fois, Nino prendra quatre ans fermes. Une affaire comme le Tribunal en traite des dizaine chaque jour mais qui crée une étrange agitation dans les rangs de la ville. Car il a été arrêté dans le quartier est en possession de drogue, mais pas n'importe laquelle ! Le pochon de cristaux bleus que les flics ont trouvé dans son vieux blouson élimé a été analysé. Il s'agirait d'une nouvelle sorte de méthamphétamine extrêmement pure, comme on en a jamais vu à Charming. Ni ailleurs.  Les autorités sont sur le qui-vive. Mais les gangs également.

Qui a créé cette drogue ? Une personne isolée ? Un groupe, peut-être ? Face à la pression des autres gangs, les 40 Niners se défendent de toute implication, de même que les Imperator Furiosa et ce, malgré, la localisation de Nino au moment de son arrestation. Les langues se font de plomb, les bouches se closent hermétiquement. Si quelqu'un sait quelque chose, alors il semblerait que nul ne soit prêt de parler ...

Se pourrait-il que l'hégémonie de nos hors-la-loi made in Charming soit en danger, en proie à une menace encore invisible et inconnue ?

4 janvier 2020.
Alors que la nouvelle année a sonné il n'y a même pas une semaine, Charming croit pouvoir se remettre tranquillement de sa gueule de bois. Les illuminations qui décoraient les rues de la ville sont en train d'être retirées, reléguées au fond des caisses où elles dormiront pendant les onze prochains mois. Et trois semaines après son aller simple derrière les barreaux, Nino Walker a déjà été oublié. Rien d'extraordinaire dans la mesure où, en-dehors du bureau du shérif et des réunions de nos gangs locaux, l'information à propos de la « super meth' » n'a pas filtré.

Sauf que ce 4 janvier 2020, comme ils le font chaque jour, des centaines de citoyens sont allés relever leur courrier. Pensant y trouver les factures et autres cartes de vœux en retard habituelles, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils découvrirent une enveloppe sans expéditeur, avec, à l'intérieur une pincée de cristaux bleus. Un étrange cadeau accompagné d'une petite carte : sur le recto, le dessin sans fioritures d'un chapeau melon noir ; sur le verso, une phrase « Thank you ». Deux mots bien plus insignifiants - et insensés - que le reste du contenu de l'enveloppe ! Les plus avisés, comprendre ceux ayant déjà consommé ce genre de produits, auront été pris d'un doute, additionnant deux et deux. Les autres auront lorgné les cristaux d'un œil torve. Mais beaucoup, craignant une contamination à une sorte d'anthrax nouvelle génération, auront filé dare-dare filer ce butin non désiré aux flics. Ou à leurs « boss ».

Concernant les gangs, les leaders et leurs adjoints en auront tous reçu à leurs domiciles privés. Sauf que la phrase sur la carte aura changé. « We are here. » que les menace la belle écriture ronde imprimée. Pas d'empreintes. Aucune trace trace de salive. Rien. Le maire, le shérif, la procureure et même les juges ont été gâtés de la même offrande empoisonnée.

On appelle les ami.es, les ennemi.es même. On se réunit en hâte, entre soi ou entre rivaux. On fait venir le chef de la poste locale : rien. Impossible de remonter jusqu'à l'expéditeur. Aucun moyen de savoir d'où cette générosité soudaine a pu être envoyée et encore moins par qui. La moindre donnée a été effacée.

Face aux rumeurs qui enflent et à l'atmosphère crépitante, le Maire ne voit plus qu'une issue : réunir les citoyens afin de regrouper les informations et répondre aux trop nombreuses questions qui submergent la presse, le bureau du shérif et même les alcôves les plus sombres.

Cependant, parviendra-t-il à répondre à la plus importante, à savoir : que se passe-t-il à Charming ?

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18 janvier 2020.
Face à l'hystérie collective menaçant Charming, le Maire, Clarence Melton, décide d'organiser une réunion ouverte à tous dans la salle des fêtes du City Hall.

Après un discours empli de faux-semblants et de non-dits, la tension commence à monter dans l'assemblée. Le feu aux poudres a été mis par une simple citoyenne, puis nourri par la cheffe des Imperator Furiosa : Cleona Budbrady a posé un mot sur le produit reçu par des centaines d'entre eux. Drogue. A la grande stupeur de la plupart des néophytes.

L'intervention étrange d'un certain « Docteur Heisenberg », professeur de chimie au lycée de Charming, lequel n'hésite pas à mettre en exergue le fait que pour créer quelque chose d'aussi abouti, il faut en avoir les moyens. Pendant qu'à l'intérieur et au sein de planques, Imperator et Bithbeo s'allient pour intercepter les communications et en découvrir davantage sur Heisenberg, les esprits s'échauffent plus que jamais. Car nul n'apprécie que ce cher Docteur se permette d'accuser la ville ou ses « ses anges gardiens » d'être la source de ce nouveau mal. Au point qu'on surprend une alliance se former entre les trois gangs majeurs.

Cependant, la joute verbale s'en tiendra là : à l'extérieur, un premier coup de feu retentit. L'écho n'a pas le temps de se dissiper que les rideaux de l'estrade s'embrasent. Un incendie a été allumé en coulisses. La panique envahit l'assemblée. On tente de rejoindre les issues de secours, ce qui laisse le temps au perturbateur principal, Heisenberg, de faire un dernier coup d'éclat. Tout en articulant un « We are here » confirmant les soupçons, il vise le leader des Sons of Anarchy. C'est finalement celle des Imperator qui prendra la balle qui lui était destinée.

Pour couronner le tout, alors que dans la planque des Imperator, on découvre que l'homme qui se prétend être le professeur et docteur Heisenberg n'en a qu'usurpé l'identité, toutes les communications sont coupées. Durant plusieurs heures, seuls les appels d'urgence reliés par satellite sont possibles.

Les secours arrivent rapidement sur place pour s'occuper des blessés. Mais de la salle des fêtes, il ne reste bientôt plus qu'une carcasse calcinée dans laquelle quatre personnes auront perdu la vie.

Dans cette nuit sombre et pleine de terreur, le temps de l'incertitude est venue. L'équilibre déjà fragile tremble sur ses fondations, menaçant à tout moment de s'effondrer tel un simple château de cartes.