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Parable of the prodigal bitch. | Siobhan

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Llewyn Oswell
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Message Sujet: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptySam 8 Fév - 19:25



Samedi 8 février, 4h27

Parable of the prodigal bitch.
SIobhan & Llewyn

Les chiffres lui flanquaient un mal du crâne du diable. Llewyn pianota rapidement sur la calculatrice de son téléphone portable et reporta la somme donnée dans le cahier griffonné de tant de nombres qu’un comptable lui-même s’en lasserait. Elle se pinça l’arête du nez, prit un peu de recul et parcourut du regard les différents documents éparpillés ça et là sur la table de la cuisine pour s’assurer que rien ne manquait. Les comptes n’avaient jamais été son fort, mais on s’habituait à tout. Ce qui était autrefois une véritable corvée avait pris des airs de tâche habituelle avec les années. Il y avait vingt ans que l’Irlandaise tenait le budget de la maison, vingt ans qu’elle composait comme elle le pouvait avec les moyens du bord. Il fallait parfois gruger, tirer sur les délais, tricher en demandant quelques semaines de plus pour s’acquitter d’une note, se serrer la ceinture, oublier un projet personnel, repousser une envie muselée depuis longtemps. Toutes les excuses étaient bonnes, pourvu que l’argent ne manque pas en fin de mois.

Ce soir, pourtant, la rouquine n’avait pas la patience nécessaire à un exercice aussi banal. Ses yeux rougis par la fatigue et la colère l’empêchaient de voir net. Ses pensées brumeuses ressassaient les mots lourds de sous-entendus de la vieille carne qui l’avait appelée la veille pour lui faire part d’une mauvaise nouvelle.

Siobhan.
Absentéisme.
Crédits invalidés.

Il avait fallu qu’elle fasse preuve d’une amabilité à toute épreuve pour ne pas envoyer chier la voix féminine à l’autre bout du fil. Ce n’était pas contre elle qu’elle s’énervait, bien au contraire. C'était sa sœur qui s'attirait ses foudres. À défaut d’avoir eu la gamine sous la main pour pouvoir l’étriper, elle s’était rongé les sangs pour se forcer à rester polie et cordiale. Ç’avait été plus qu’éprouvant.
Cette conversation déplaisante passée, Llewyn avait tenté de contacter la benjamine pour lui conseiller vivement de rentrer au plus vite à la maison ; mais cette idiote n’avait pas répondu : plus de batterie ou téléphone éteint. Aussi fallut-il attendre son retour.

Les heures avaient filé, longues, interminables. Sans aucun signe de vie. Si elle n'avait pas été tant rongée par la colère et l'incompréhension, l'aînée se serait sans doute inquiétée. Mais les sentiments négatifs qui s'entrechoquaient dans son ventre annihilaient tous les instincts de protection dont elle faisait généralement preuve à l'égard de sa fratrie.

L’expatriée écrasa nonchalamment le mégot de sa cigarette dans un cendrier déjà bien rempli et attrapa immédiatement son paquet de Lucky Strike pour en tirer une nouvelle dose de cancer des poumons. Mais la petite boîte n’eut rien d’autre que le vide à offrir, et Llewyn siffla un juron entre ses dents serrées tout en écrasant le carton dans sa paume tatouée. Agacée, la jeune femme recula son siège sans se lever, si bien que les quatre pieds grincèrent contre le carrelage vieillissant de la cuisine. Finalement, elle quitta son assise dans un bond pour se débarrasser de ses déchets malmenés et trouver rapidement de quoi satisfaire son besoin de tabagisme.

La rouquine ouvrit successivement plusieurs tiroirs qui faisaient habituellement une cachette connue de tous à ses cigarettes. Chaque planque possible se révéla vide, ajoutant lentement à la mauvaise humeur latente. Elle grommela comme un ours qu’on sortait d’hibernation sans raison et fendit la maison de part en part pour entrer dans sa chambre, espérant trouver là de quoi apaiser ses poumons brûlants. Ce fut dans la poche de sa veste militaire qu’elle trouva l’objet de son désir. Un rapide coup d’œil au paquet confirma qu’il ne restait pas assez de clopes pour tenir encore deux heures à ce rythme. Siobhan avait tout intérêt à se hâter de rentrer si elle ne voulait pas se trouver nez à nez avec une sœur à bout de nerfs qui n’avait plus de nicotine pour se tempérer un tant soit peu.

Les pas lourds de la jeune femme quand elle revint en arrière trahirent l’état de sa patience. Trop brusque dans ses mouvements, elle percuta le buffet du salon en voulant bifurquer vers la cuisine et s’écrasa violemment la hanche contre le coin du meuble. Une grimace de surprise mêlée de douleur déforma la constellation de taches de rousseur. Llewyn s’immobilisa net, une main sur son bassin endolori, l’autre se raccrochant au paquet de Lucky Strike qui subit quelque déformation sous l’assaut de l’expatriée. Sans doute pensait-elle pouvoir transférer le mal d’une main à l’autre de la sorte. Qu’importe l’énergie qu’elle mis à maltraiter ses cigarettes, l’impact ne fut pas moins désagréable.

Le choc passé, Llewyn se traîna jusqu’à la cuisine. Elle reprit place avec la délicatesse dont elle faisait habituellement preuve, jeta l’objet de son désir sur la table et y abattit les coudes pour mieux prendre son visage entre ses mains. Les paumes plaquées sur ses joues, les doigts appuyées sur ses paupières closes, elle expira longuement pour calmer l’orage de ses pensées. Quelques secondes passèrent ainsi. On n’entendit plus que son souffle échauffé et le tic-tac assourdissant de l’horloge au-dessus de l’évier.

Progressivement, les nuages noirs qui alourdissaient l’esprit de l’Irlandaise s’éloignèrent. Elle releva le nez, se frotta les tempes, glissa ses doigts dans ses cheveux pour les rejeter en arrière et se laissa tomber contre le dossier de la chaise dans un soupir las. Elle s’agita un peu pour récupérer le paquet de cigarettes défoncé et coincer une dose de tabac entre ses lippes tirées. Dans un mouvement sec, Llewyn attrapa le malheureux briquet en plastique qui traînait sur la table et fit claquer la pierre pour allumer son clou de cercueil. Elle souffla de dépit, abandonnant dans son sillage une colonne de fumée blanche.
Ses doigts senestres s’amusèrent quelques secondes à faire tourner l’allumoir. Elle n’en aimait ni le toucher, ni le poids : trop léger, pas assez fiable. Il y avait bien des années qu’elle n’utilisait plus que son vieux zippo rayé, à un rien de rouiller. Mais son compagnon de route s’était égaré. La transporteuse l’avait laissé quelque part sans qu’elle ne parvienne à se rappeler où, ni même quand. Elle avait bien quelques idées en tête : sur la table basse de ce type dont elle avait quitté le lit trop vite, dimanche dernier ; sur le zinc du café où elle s’était arrêtée sur la route du retour depuis Tucson ; sur le bar de Vaughn, peut-être. Un soupir franchit les lèvres féminines. Elle voulait bien une excuse de plus pour retrouver le quadragénaire - autre que celle d'en avoir simplement envie.

Les aiguilles marquaient quatre heures trente-cinq quand un bruit de clés se fit entendre de l’autre côté de la porte d’entrée. La serrure cliqueta, le panneau de bois grinça sur ses gonds, et la lumière dans la grande pièce s’alluma d’un coup. Llewyn braqua immédiatement un regard acéré sur la gosse qui venait de passer le seuil.
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Message Sujet: Re: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptyLun 10 Fév - 23:07

as the sad-eyed woman spoke we missed our chance
Le vacarme des basses qui résonnent. La musique qui reste en tête. L'air lipide. La chanson est forte, les paroles se meurent. Les mots n'ont plus de sens, plus de rythme. Tout est vague, tout se bouscule. La frénésie du moment perdure, il s'insinue encore dans les veines. Il se mélange au goutte d'alcool ingurgité. Un verre qui a triplé. Puis deux en doublé. Avant de finir par un dernier. Pour finir par oublier, par se perdre dans les méandres de l'ivresse. Le temps s’est échappé à grande vitesse.

« Aller princesse. »

Des mots, une phrase qui s'entend à peine. Un murmure dans un brouhaha. Une main qui se glisse entre les doigts, qui s'y agrippent avec force et des pas qui suivent, qui se faufile entre le chahut du bar. Les gens passent, vont et viennent, parlent fort ou ne parlent pas, chuchotent, murmurent, se taisent, hèlent sans soucier des autres. D'autres enchaînent se déambule dans une chorégraphie endiablée, les bras en l'air et le corps qui se mouve, qui ondule contre la chair d'autrui. On se ballotte de part et d'autre, on sourit, on rit en marchant. Il y a encore des verres qui se remplissent en chemin, se vident, dansent dangereusement au bord des plateaux, au bord du comptoir. Ils se brisent à plusieurs reprises pour le malheur des serveurs débordés. Leurs actions défilent et disparaissent sous les yeux fatigués jusqu'à ce que la sortie se dessine et que le seuil du bâtiment soit franchi en chantant.
La fraîcheur extérieure est une douce claque qui s'écrase contre le visage, tel un moment de bonheur exprimé dans un soupir de soulagement. On respire enfin.

« Je te ramène dans ton palais. »

Et la soirée est finie.
Il est temps de rentrer. Quatre heures du matin et une bonne partie de Charming dors encore, tandis que le reste de la population profite allégrement du week-end, des rues en les rendant vivantes parmi des cris et des larmes qui se font entendre. Et Siobhan, toi, tu les observes en silence. Ils exagèrent pour certains, ils sont fous pour d'autres, mais pour toi, ils te divertissent. Ils retardent pour encore un cours instant le retour au monde réel, à ses déboires et sa peine. Celle qui est vaguement noyée en sortant. Puis, il est temps. Tu n'as pas envie, tu n'es pas prêt à retourner à la réalité. De retrouver ses esprits et la boucle infernal d'une vie chaotique et pourtant, tu avances lentement. Un pas après l'autre, il te guide. Tu le suis.  
Daryl est peut-être tout ce que tu détestes actuellement. Gentil, serviable, d’un bon cœur, présent, honnête et toujours le sourire sur lèvres comme si rien ne pouvait entacher sa bonne humeur. Il est de ceux qui suivra la foule mais ne participera pas à la casse. Marrant mais loin d’être débile, il ne prendra jamais le verre de trop. Moins encore quand il se trouve désigné à jouer les Sam du soir. Tu le connais un peu, mais sans plus. Sans jamais désirer t’incruster dans sa vie personnelle, sans trop en demander sur ses affaires extra-scolaires, tu te contente du minimum. Daryl, c’est le voisin de table en cours. C’est le gars avec qui il est facile de perdre deux heures de son temps. Il dit oui. Pour toi – et tu le sais depuis les nombreuses heures passés ensemble – il ne sait prononcer ces trois lettres négatives. Et tu en profite, souvent. Beaucoup trop. Sans jamais le faire souffrir tu prends simplement ce qu’il te donne. Ce que tu ne sais rendre au même titre. Et il reste tout de même auprès de toi. Parce qu’il est ce genre d’amis là. Au fond, ça te touche, quand bien même tu restes un mystère à ses yeux, mais tu ne l’avoueras jamais.

Tête baissée, ton corps se glisse à l'intérieur de la voiture, il s'écrase contre le siège, laissant le loisir aux pensées et aux mondes de tourner. L'estomac noué, la ceinture attachée, le moteur en marche le paysage sombre du coin défile lentement. C'est étrange ces moments, s'il pouvait perdurer éternellement. Ils sont rassurants, tu les attends avec une impatience et décompte le temps qui s'en éloigne. Quand la bonne humeur disparaît, balayé d'un simple revers, les idées noires reviennent de pleins fouets. Elle te noie en profondeur, avachis que tu es sur le siège. Daryl essaye tant bien que mal de revoir à nouveau un sourire sur ton visage. Celui qui était resté accroché toute la soirée. Tu peux voir dans ses yeux la maigre tristesse de ton état. Pourquoi perdre toute cette joie ? Tu soupires, lasse, hausses les épaules. Mais ne répond rien. Tu ne veux pas répondre. Tu ne veux plus. Ne peux plus. C'est plus simple d'admirer les arbres, les bâtiments, que de laisser tes lèvres s'exprimer.

Il ne faut pas une éternité pour que les bordures du quartier se montre. Calme comme son accoutumé, la voiture se gare en douceur sur le bas-côté de la maison. Tu hésites à descendre, à rentrer. Passer le seuil une fois encore te donne la nausée. Elle est vide cette maison, elle est triste. Llewyn peu bien la remplir d'autant de meuble souhaité, d'autant de bibelot et de faux souvenir, elle reste morne. Froide. Il y a bien longtemps que tu as cessé de t'y sentir chez toi. Un détail bien gardé pour toi.
Mais Daryl dans sa bonté t'extirpe à l'extérieur. Tu t'accroches à lui, il replace une mèche derrière ton oreille, la froideur de ses doigts te fais frissonner. Mais tu souris. Légèrement. Oui, ça va aller. Ça finit toujours par aller.

Il t'aide à remonter, attendant sagement devant la grande porte que tu trouves tes clés. Que tu les insères dans la serrure. Il s'inquiète même s'il ne le montre pas, s'assure que tu arrives à bon port. Tu fais sauter le verrou de la porte, tes doigts cherchent l'interrupteur contre le mur, tâtonne à plusieurs reprises jusqu'à ce que le cliquetis résonne. Un petit murmure adressé à ton chauffeur en guise de remerciement. Il t'accorde un baiser sur le haut du front, prêt à te laisser. Tu souris pour la deuxième fois.
Et alors que tu prends ton élan pour rentrer, ta voix dépasse le petit murmure pour échapper un cri. Une surprise, une mauvaise, main sur le cœur qui a loupé un battement.
T'es dans la merde.

 « Bon sang Wyn ! Ce juron qui s'arrête au bord des lèvres, tu le retiens fermement, le laissant mourir à l'intérieur. Tu m'as fait peur. »

 
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Message Sujet: Re: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptyLun 17 Fév - 8:54



Siobhan sursauta tant qu'elle faillit se fracasser le crâne en deux eu heurtant le couvercle de leur petite maison.

Vina disait toujours, et c'était l'une des choses qui avaient marqué l'Irlandaise jusqu'à l'os, qu'une conscience agitée vous faisait sursauter. Cette bonne femme était pleine de superstitions qui, aujourd'hui encore, collaient à l'âme de la plus âgée de ses filles. Llewyn n'accordait peut-être pas d'années de malheur à un chat noir traversant la route, tout comme elle se persuadait que passer sous une échelle n'attirait pas le mauvais œil, mais il était certaines croyances mystiques de vieille bohémienne qu'elle prenait pour vraies. Faire un bond sous l'effet de surprise était de ces signes qui ne trompaient pas. Jamais.

Llewyn, lorsqu'elle vit sa sœur manquer s'encastrer dans le faux plafond, fut frappée par une envie brûlante de se lever immédiatement pour lui remettre les idées en place d'un aller-retour bien mérité. Elle ravala pourtant ses instincts primaires et, à la place, cracha un nuage blanc de fumée en lâchant dans leur dialecte :

« Je crois que ta conscience essaie de te faire passer un message. »

Le shelta était l'un des rares héritages qu'ils tenaient de leur mère. La transmission orale du jargon romanichel avait été importante pour les aînés, si bien qu'ils l'avaient inculqué au mieux aux plus jeunes, non pour faire honneur à une génitrice qui avait abandonné le navire, plus par souci de discrétion lorsqu'ils voulaient causer entre eux. Les mots si particuliers des Travellers ne s'entendaient pas à tous les coins de rue. À Short Strand, en tous cas, ils furent les seuls - à la connaissance de la rouquine - à s'exprimer dans cet étrange verbiage qui les mettait un peu à part mais leur permettait, au moins, de se comprendre sans qu'aucune autre âme n'entende quoi que ce soit à leur charabia. Leur accent n'était pas parfait, il leur manquait un vocabulaire qu'ils troquaient volontiers pour du gaélique quand un terme leur échappait, mais ils avaient au moins la possibilité de médire ou de se hurler dessus sans qu'on ne surprenne les tenants et aboutissants de leur conversation. Aujourd'hui encore, il n'était pas rare d'entendre les gamins Oswell s'exprimer dans leur langue étrange et étrangère dès qu'ils ne souhaitaient pas être compris des Américains ou Irlandais qui traînaient autour d'eux.

« Réunion de famille, poursuivit-elle en anglais. »

D'un signe de main austère, elle indiqua à sa jeune sœur la chaise en face de la sienne. Elles avaient à parler, et il valait mieux pour Siobhan qu'elle soit confortablement installée.

Il ne fallait pas être clairvoyant pour lire l'état dans lequel se trouvait la gamine. Ses taches de rousseur désordonnées sur ses joues rouges trahissaient les nombreux verres qui avaient dû clairsemer sa soirée. Ses cheveux légèrement ondulés tombaient en une cascade emmêlée sur ses épaules. Ses yeux bruns, pourtant encore loin, étaient embrumés d'éthanol, Llewyn le voyait d'où elle se trouvait. La transporteuse connaissait trop sa benjamine pour ne pas savoir quand elle n'était pas dans son état normal. On apprenait pas à un vieux singe à faire la grimace, comme on ne trompait pas si aisément la personne qui vous avait élevée.

Jamais la Bithbeo ne se permettrait la moindre réflexion sur l'ébriété de qui que ce soit. Siobhan ne buvait pas assez régulièrement pour que sa consommation soit alarmante, bien au contraire. Elle était une gosse comme une autre ; elle sortait, vivait, existait en dehors du cocon familial - à son grand regret. La plupart du temps, Llewyn n'avait même pas l'occasion de la surprendre en plein combat avec l'alcool : soit qu'elle restait dormir chez une - elle espérait une plutôt qu'un - amie, soit qu'elle se faisait assez discrète pour filer directement dans sa chambre en rentrant, sans réveiller personne. Dans un cas comme dans l'autre, la plus âgée des filles Oswell se trouvait contentée.
Sa sœur savait, pourtant, qu'elle pouvait compter sur elle en cas de besoin. Il suffisait d'un coup de fil, qu'importe l'heure, pour qu'elle saute dans la voiture et vienne la récupérer si elle ne se sentait plus le cran, l'énergie ou l'estomac de rentrer seule. Elle se faisait compréhensive dans ces cas-là, comme n'importe quelle frangine cherchant à soutenir un membre de sa famille. Comme toute bonne aînée, présente pour couvrir les bêtises de la petite dernière.

Ce soir, pourtant, Llewyn n'était plus la sœur. Elle avait abandonné le masque de sympathie empreint de compassion et d'un rien de moquerie qu'elle adoptait d'ordinaire. Ses traits tirés avaient l'inclinaison des mauvais jours, celle du masque d'autorité presque parentale qu'elle se donnait chaque fois qu'un des rejetons lui donnait du fil à retordre. Tadgh et Rhys l'avaient vu sous tous les angles, Siobhan nettement moins. Jamais l'Irlandaise n'aurait cru avoir à le revêtir pour une enfant-adulte de presque vingt-deux ans. Au final, cette constatation ancrait dans ses pensées l'impression que la petite rousse remplie d'alcool qui lui faisait face n'était toujours et encore qu'un bébé.
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Message Sujet: Re: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptyVen 28 Fév - 19:55

as the sad-eyed woman spoke we missed our chance
Cette maison n’est pas un palais. Ce n’est pas un taudis. Ce n’est pas une garçonnière. Et à y réfléchir à deux fois, la décoration n’est pas si horrible que ça. Mais la maison n’est pas un palais. Elle ne scintille pas de mille feux, les murs ne sont pas en or massif et le voisinage n’est pas aussi respectueux qu’il le devrait face à une demeure aussi prestigieuse. Ce n’est qu’un toit sur la tête et quatre murs qui maintienne une structure avec force. Ce n’est qu’un toit qui renferme une famille bien plus douée pour les masques à aborder que les vérités à lâcher. Ce n’était pas un palais. Tu aurais voulu le dire à Daryl. Lui arracher se mot de la bouche et le broyer en mille morceaux. Tu aurais voulu l’écraser à coup de talon et le voir s’enterrer sur le sol lentement. Ce n’était rien de plus qu’un mot, une expression balancée sur le moment pourtant désormais marqué. Si tu avais vécu dans un palais, les choses auraient été bien différentes.

Et Llewyn ne serait peut-être pas celle qui ferait sonner l’alarme de la conscience.
Une expression annoncée qui reste facilement détestable. Pour tes frères elle l’avait prononcé, pour chacune de leur action aussi stupide qu’imprévisible, pour eux elle avait même revêtu ce faciès froid et intimidant que tu avais tant de fois redoutée. Par-delà le trou de la serrure, le bâillement d’une porte, le rebord d’une fenêtre, la cage d’escalier, tu avais vu son visage se composer et se décomposer en temps record, ainsi que la fine veine de son visage gonfler à chaque fois que les mots sortaient en puissances de ses lèvres. Toute ses années tu l’avais vu et observé et jusqu’à présent, tu n’avais jamais été celle qui en ferait les frais.
Mais en cet instant il y avait de quoi en douter.

Avant que les hostilités ne tombent et que sa voix n’augmente dans les octaves les plus graves, tu congédies gentiment Daryl et son air inquiet. La froideur d’une frangine ayant veillé aussi tardivement semblait l’avoir cloué sur place. Une promesse d’appeler aux premières heures fut donné avant qu’ils ne décident enfin à tourner les talons. Qui avait-il à craindre ? Ta propre sœur ne comptait tout de même pas mettre fin à tes jours si brutalement. Quand bien même il n’y avait aucun doute sur sa capacité à le faire.

La porte se referme dans un claquement, le verrou est mis brisant toute tentative d’évasion. Enfermé soi-même avec un démon qui semblait prête à cracher tout son venin à la première occasion. Ce n’est que maintenant que tu comprends que l’enjeu est peut-être plus important qu’il n’y paraît. Qu’il y avait bien plus à perdre.
Depuis combien de temps attendait elle ?  Les mégots écrasés ne pouvaient pas estimer ces petits détails. Et pourtant tu l’imaginais facilement t’attendre sur son siège depuis plusieurs heures déjà. Fixant la porte avec beaucoup de hargne et de ressentiment qui ne demander qu’à être lâché. Voilà que cela devenait une plaie. Un sparadrap qu’il faudrait retirer d’un coup sec et jeter aux oubliettes. Mais rien n’était jamais aussi facile.

Finalement il faut braver l’hésitation, prendre son courage à deux mains et réduire la distance de sécurité. Il faut aussi une force surhumaine pour garder un peu de contenance, pour ne pas laisser sortir les dernières frittes de la veille et surtout ne pas réclamer un sommeil imminant. Le monde tourne aux alentours, il est quelque peu flou et t’asseoir sur la chaise t’aide à maintenir le cap. Les deux coudes sur la table, paume ouverte et tête posé au milieu, autant en finir rapidement.

« Pourquoi une réunion de « famille » à presque cinq heures du matin ? Ça peut pas attendre les premiers rayons du soleil ? »

 
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Message Sujet: Re: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptyMer 18 Mar - 14:12



Amère, Llewyn ne se laissa pas amadouer par les sentiments protecteurs et nostalgiques qui lui tenaillaient les entrailles chaque fois qu’elle réalisait que sa sœur avait grandi. Viendrait un jour où elle souhaiterait elle aussi gagner son indépendance ; laisser derrière elle le foyer d’adoption déjà déserté par Tadgh, jamais encore visité par Ailbhe. Sa raison avait beau lui dicter qu’elle devait lentement se faire à cette idée, la fille aînée refusait pertinemment de voir la petite dernière quitter le nid.

Mauvaise, agacée par l’état d’ébriété de sa cadette, la Bithbeo coinça sa cigarette entre ses lippes pincées pour s’aérer l’esprit. Il fallait que le tabac et la nicotine calment un peu ses nerfs, qu’ils apaisent la tornade qui faisait rage derrière son front et lui donnait envie de tout envoyer en l’air.

Siobhan traîna gauchement les pieds jusqu’à la cuisine. Sa démarche maladroite était caractéristique de celle de l’ivrogne qui tentait de se faire passer pour sobre et mettait donc un peu de raideur dans ses jambes en pensant l’illusion parfaite. Mais Llewyn faisait un public peu crédule, ce soir, et chaque pas de la benjamine lima un peu plus sa patience.
Finalement, la gamine se laissa tomber sur la chaise qu’on lui avait si gentiment indiquée. Elle soupira, planta ses coudes sur la table et prit son visage en coupe pour ne pas s’effondrer immédiatement. Nul doute qu’elle aurait préféré le confort de son lit à cette assise désagréable et roide.

« Pourquoi une réunion de « famille » à presque cinq heures du matin ? Ça peut pas attendre les premiers rayons du soleil ?
- Oh, je ne sais pas, Sio. Elle grinça, plus sarcastique que jamais : est-ce que ça a l’air de pouvoir attendre les premiers rayons de soleil ? Est-ce que j’ai l’air réveillée par pur plaisir ? Parce que je n’ai rien d’autre à faire de mes nuits et que le sommeil n’a pas d’importance ? »

À bien y réfléchir, et vu l’heure, Llewyn aurait pu s’apprêter à prendre la route. Il n’était pas rare qu’elle se lève aux aurores lorsqu’il était question de longs déplacements. L’asphalte était moins pratiquée en début de journée, et les paysages s’appréciaient mieux lorsque le soleil grimpait dans le ciel qu’à la nuit tombée. Elle avait pris l’habitude, surtout, durant les courses qui l’éloignaient considérablement de la maison pour plusieurs jours ou parfois plusieurs semaines, de s’arrêter pour profiter de ses soirées en compagnie d’autres routiers et livreurs. Ils avaient leurs points de rendez-vous, leurs adresses privilégiées.
Aujourd’hui, pourtant, la tenue et l’humeur générale laissaient clairement entendre qu’il n’était pas question de jouer les camionneuses. Les papiers rassemblés sur la table étaient un indicateur de plus. L’atmosphère était lourde, chargée d’aigreur et d’orage ; mais Siobhan ne devait pas tant la ressentir. Ses sens ne lui indiquaient visiblement plus grand chose si ce n’était que la terre tanguait, et qu’il fallait bien maintenir sa tête pour conserver un rien d’équilibre et se pas s’affaler immédiatement, le front contre le bois.

L’Irlandaise, les sourcils froncés, jaugea avec sévérité la petite étudiante qui lui faisait misérablement face. Elle poussa un long soupir d’exaspération avant de bondir de sa propre chaise en râlant :

« Oh ferfeck’s sake, doll ! Combien de verres tu as avalé ? »

Elle pivota sur ses talons pour rejoindre le réfrigérateur dont elle tira un citron du bac à légumes - bien vide, signe évident de la bonne alimentation générale de ces gens - et des glaçons du freezer. En un tour de main, elle récupéra un presse-agrumes dont elle creva le fruit et s’empressa d’en verser le jus dans un petit verre. Le robinet coula, les glaçons tintèrent entre eux quand ils furent ajoutés au breuvage, et Llewyn revint vers la table pour claquer la potion sous le nez de sa sœur.

« Bois ça, ça aidera pour demain. »

Avec un peu de chance, l’acidité souvent désagréable du citron remettrait les idées de Siobhan en place.

La rouquine tapota le cul de sa Lucky Strike pour faire tomber ses cendres dans le réceptacle prévu à cet effet tandis qu’elle se réinstallait.

« Ton université a appelé. »
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Message Sujet: Re: Parable of the prodigal bitch. | Siobhan  Parable of the prodigal bitch. | Siobhan EmptyMer 25 Mar - 20:51

as the sad-eyed woman spoke we missed our chance
Dieu que tu ne donnerais pas tout ce que tu as pour une nuit de sommeil prolongé. Pour t’enfoncer dans les draps doux de ton lit entouré de bien trop d’oreiller. Dans le noir le plus total, loin de cet éclairage comparable à un interrogatoire. Trop violent pour tes yeux et pas assez lumineux pour ton cerveau.
À cette heure discuter avec ta frangine est bien la dernière chose que tu souhaitais. Celle-ci était probablement folle pour désirer une réunion de famille alors que ton état n’était en rien potable. Quelques heures supplémentaires, pour retrouver un peu de plus de contenance et de savoir-vivre n’était pas la mer à boire. Pourquoi fallait-il absolument s’en charger maintenant ? Tu avais depuis bien longtemps abandonné l’idée de comprendre ses actions, mais tout de même, au lieu de se plaindre d’être encore debout par ta faute elle aurait pu se comporter comme toute personne d’un tant soit peu normale ! Sauf que ça, à défaut d’avoir la force de le lui lancer au visage, cette réflexion se meurt dans un soupir, levant les yeux au ciel du mieux que possible.

Au final ce n’était peut-être pas toi la plus pathétique des deux.

« Oh ferfeck’s sake, doll ! Combien de verres tu as avalé ?
- Plus que tu ne l’imagines. »

Pourquoi mentir ? Même un prêtre verrait que le niveau de beuverie tolérable avait largement été dépassé.
Son regard sévère se pointe dans ta direction, d’ordre général il serait du genre à te glacer quelque peu le sang à te faire tilter que quelque chose cloche et que ton compte est bon. Quand bien même au fond tu le sais, ce n’est pas pour autant que tu en bouges d’un pouce. L’alcool faisant bien son effet quant au niveau de réaction réduis.
Llewyn n’a pas envie de savoir, comme tu n’as pas envie de donner les raisons exactes quant à autant de verres ingurgités. Les premiers ne faisaient qu’ouvrir la soirée ; un pour l’arrivée au pub, l’autre pour la conversation et le suivant pour la motivation à se trémousser sur la piste de danse. Pour le reste ils n’ont fait que suivre le mouvement. Dans l’élan du moment il n’y avait rien de mieux qu’un rire aux éclats accompagnés d’une boisson arrachant le fond du gosier. Et plus le temps passait, plus les degrés versés augmentaient a vu de nez. D’autres, tu les as pris par nécessité, pour oublier. Pour te dire que tout ceci n’est pas réel et que ton monde roule aussi bien que sur un nuage. Un mensonge, la belle vie.

Mais Daryl était là, prêt à tout pour surveiller les moindres faux pas en évitant la catastrophe. Parfois tu te demandes s’il n’est pas de mèche avec cette mégère qui te sert de sœur. Dans le cas contraire, il ne serait pas étonnant qu’ils finissent par bien s’entendre pour le bien de « ta santé » une merveilleuse connerie. Quoi qu’il en soit, s’il n’avait pas été là, s’il ne t’avait pas forcé à manger un morceau avant de frôler l’évanouissement, qui sait ce qui aurait pu se passer ? Ce gros lourd à l’accent canadien sur la piste de danse aurait peut-être eu ce qu’il voulait en fin de compte.
Ou peut-être aurais-tu voulu qu’il l’obtienne.

Un verre faisant apparition dans ton champ de vision, la couleur du breuvage donnant peu confiance à la mixture, tu hésites à le prendre. Aider pour demain ? Qu’avais-tu de prévu hormis rester au fin fond de ton lit et attendre que la migraine passe d’elle-même ? Un remède idéal pour un dimanche. Mais, courage à deux mains, tu bois se verre d’une traite. L’amertume du citron t’écœure les papilles et tu manque de t’étouffer. Si elle avait boulu te tuer, elle n’en était pas bien loin.

« Ton université a appelé.
- Je suis ravi de l’apprendre. »

Tu le murmure à peine entre deux toussements. Aux dernières nouvelles tu n’avais pas de problème latent avec l’école. Tes devoirs étaient faits et ton dernier examen s’était déroulé comme sur des roulettes. Le semestre pouvait se valider sans aucun problème.
Ceci aurait dû te mettre en joie. Tu aurais dû te sentir satisfaite, accompagné d’un sentiment d’accomplissement bravant toute épreuve. Et pourtant, il y avait comme un hic dans les faits. Comme quelque chose qui clochait dans ce script. Cette vision actuelle n’était pas aussi proche de la réalité. La Siobhan sobre aurait mis le doigt dessus sans attendre, elle s’en serait même souvenue et aurait donné une raison logique au ton cinglant d’une Llewyn en colère. Mais en cet instant aligné deux pensés consécutives à la fois paraissaient impossible.

« Attends… Attends… Quoi ? »

Les yeux plongés dans le fond de ton verre, tu essaies désespérément de te souvenir. T’as merdé.

« Pourquoi est-ce qu’ils appellent. Ils n’appellent jamais. Ils ne font jamais… »


 
(c) AMIANTE

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