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Is giorra cabhair Dé ná an doras. | Thomas

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Llewyn Oswell
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Llewyn Oswell
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Message Sujet: Is giorra cabhair Dé ná an doras. | Thomas  Is giorra cabhair Dé ná an doras. | Thomas EmptyMar 4 Fév - 23:58




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Quatre-vingt-dix-sept. Quatre-vingt-dix-huit. Quatre-vingt-dix-neuf. Cent. Encore. Elle inspira longuement. Un pas, deux pas, trois pas. Llewyn tournait rond, comme un lion en cage, comptant pour elle-même le nombre de fois où les semelles lourdes de ses grolles traînaient au sol. Elle perdait régulièrement le compte, s’immobilisait alors, s’encrassait les poumons d’une bouffée de tabac puis reprenait la course lente de ses cent pas. Un, deux, trois. À quatre ou cinq près ; la marge d’erreur était large.

Elle s’arrêta brusquement, piquée par la réalité. Les yeux écarquillés d’appréhension, la cigarette et le juron pendus au bout des lippes, elle tâtonna nerveusement la poche arrière de ses jeans et attrapa son téléphone. Quinze heures cinquante-quatre. Six minutes restantes. Le cœur un peu plus leste mais la gorge toujours nouée, la rousse retourna son portable où elle l’avait trouvé et entreprit d’achever la Lucky Strike qui suffoquait entre ses dents serrées. Elle n’avait jamais été plus en avance qu’aujourd’hui ; et si le temps paraissait bien long lorsqu’on attendait quelque chose, le quart d’heure qu’elle s’était autorisé pour ne pas arriver en retard à ce rendez-vous pour le moins important, lui, passait si vite qu’elle craignait manquer le moment convenu.

Finalement, la cigarette rendit l’âme, sonnant pour la rousse un glas qu’elle fut seule à entendre. Llewyn écrasa son mégot sur l’asphalte et réajusta la lanière de son sac à dos sur son épaule en expirant un épais nuage de fumée blanche. Il restait cinq minutes lorsqu’elle entra dans l’immense et unique tour de la ville ; une à peine quand elle se présenta devant le Cerbère des lieux. Beverly Shaw, grande bringue aux airs de mannequin suédois et à l’amabilité proche de celle d’une porte de prison, daigna à peine lever les yeux de sa tablette quand la nouvelle arrivante l’interpella pour se faire annoncer. La bouche sèche, l’accent tranchant, l’expatriée déclina son identité avec sur la langue la vague impression de prononcer ses derniers mots avant une exécution sommaire. À bien y réfléchir, elle se rendait peut-être bien à l'échafaud.

Saint Pierre réincarné en poupée blonde claqua d’une voix d’automate qu’il prévenait Monsieur Walsh de son arrivée à la seconde pile où la trotteuse de la montre crucifiée au mur derrière lui frappa l’index le plus au nord du cadran. Elles auraient voulu le faire exprès qu’elles n’y seraient pas parvenues.
Llewyn grimaça tant bien que mal un sourire poli et s’éloigna du bureau de l’assistante. Les mains enfoncées dans les poches de sa veste, elle fit quelques pas supplémentaires dans le hall, comme si les centaines effectués au bas de la tour n’avaient pas suffi à calmer l’agitation qui faisait rage en son for intérieur. Elle bouillonnait trop pour rester sur place. D’appréhension, de colère, d’aigreur. Contre elle, certes, mais pas uniquement.

Le souvenir des éclats de voix se pressa derrière son front barré de contrariété. Ses mots à elle, trop hauts, le ton révolté dont elle avait usé, l’insubordination dont elle avait fait preuve. Elle revoyait le visage rouge de hargne et bouffi d’orgueil de son supérieur direct. Sheehan manquant s’étouffer en l’entendant refuser l’ordre qu’il leur avait donné, Tempérance se pinçant l’arête du nez, Niall s’enfonçant sur son siège pour éviter les éclairs perdus, les autres l’imitant.

Et l’impression écrasante, de plus en plus présente, de n’être jamais qu’un pion inconsidéré sur l’échiquier d’un mauvais joueur. Un tout petit élément sacrifiable à n’importe quel instant.

Llewyn avait appris à se taire et à serrer les dents. À encaisser en silence sans se révolter constamment. À rester dans les rangs en gardant bien en tête sa position dans la chaîne alimentaire, celle de l’IRA avant ou de la mafia à présent. Ce petit monde n’aimait pas tant les soulèvements. Mais l’Irlandaise parvenait de moins en moins à supporter les consignes bancales du bras-droit de l’équipe.
Les prêches du cureton lui étaient revenues comme autant de coups de poing dans la gueule quand elle avait claqué la porte sur la réunion imposée par son supérieur : « Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. » ; Matthieu, chapitre sept, verset sept. Sa rage calmée et ses envies de meurtres ravalées, la jeune femme avait demandé une entrevue avec l’homme au sommet de Bithbeo.

Thomas Walsh était un peu leur Dieu à tous. Althair. Le Père. Créateur du ciel des Bithbeo et de la fichue boue dans laquelle ils pataugeaient. Ils n’étaient là que parce qu’Il l’avait voulu ; sorte de Moïse qui avait mené les Irlandais jusqu’en Terre promise. Figure autoritaire, parfois miséricordieuse, Llewyn espérait qu’Il entendrait enfin ses prières et y répondrait sans déchaîner quelque punition divine sur sa maigre carcasse. C’était qu’Il avait sans doute autre chose à faire qu’écouter les jérémiades d’une ouaille perdue et révoltée.

Un bruit sec et régulier s’éleva du bureau de l’Althair. Le martèlement des pas résonna avec fracas au tympan de la rousse, lui faisant l’effet des chocs répétitifs des marteaux qui avaient enfoncé à travers chairs et bois les clous de la Sainte Croix. Elle pâlit quand la porte s’ouvrit. Livide, à deux doigts de la transparence - le Christ lui-même ne devait pas être si blanc à l’instant de sa mort -, on ne voyait plus du visage de la transporteuse que ses yeux glacés et ses taches de rousseur, suffisamment nombreuses pour donner à ses traits une vague illusion de couleur. Llewyn déglutit, sortit les mains de ses poches et se fit violence pour parcourir les quelques mètres qui la séparaient d'une pièce ressemblant brusquement à l'antichambre de l'enfer. Elle entra sans se faire prier, passant sous le regard perçant de Walsh qui referma la porte sans autre forme de procès.
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Thomas Walsh
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Métier : CEO d'Althair & Uncail Company, spécialiste de l'import-export - or so they think. La seule vérité est que c'est un homme d'affaires redoutable, et un leader né.
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Message Sujet: Re: Is giorra cabhair Dé ná an doras. | Thomas  Is giorra cabhair Dé ná an doras. | Thomas EmptyDim 23 Fév - 17:49




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L’agenda de Thomas Walsh est un labyrinthe sans aucune sortie, dont seule son assistante connaît les méandres. Il anticipe, bien souvent, mais parfois doit se laisser porter, guider dans la course d’obstacles qu’est sa journée – s’il veut en sortir en un seul morceau. Bien évidemment, jamais il ne l’avouera ni même ne le pensera trop fort. Il est évidemment en constante maîtrise, capitaine d’un bateau qu’il a lui-même construit, planche après planche et il ne le laissera jamais dériver. Et ce n’est pas une tâche aisée, surtout quand ses subordonnés lui donnent du fil à retordre. Tout n’est pas tout rose au sein des Bithbeo, essayer de se persuader du contraire serait stupide. Alors le Père préfère avoir l’œil et l’oreille partout, par le biais de personnes de confiance – et ils sont peu nombreux, ces rares élus qui peuvent se vanter d’être entendus avec attention et estime par cet homme. Lourde est la couronne et solitaire la tâche, mais il s’en acquitte toujours, quoi qu’il lui en coûte. Et ce jour ne fera pas exception à la règle. Il y a du grabuge, du côté des transports. Cela fait plusieurs semaines que des rumeurs lui reviennent, de personnel agacé, d’ordres n’ayant pas réellement de sens donnés – mais ne causant aucun tort, pour l’instant. Il y a donc prêté une attention certaine, mais courte, avant de vaquer à des affaires plus urgentes et plus importantes. Quelqu’un a cependant décidé qu’il était temps de parler – et si elle n’avait pas pris les devants, lui l’aurait plus que certainement convoquée. Il a eu un rapport assez détaillé de l’altercation ayant secoué une des réunions de ce groupe. Sheehan fait partie des anciens, de ceux qui l’ont suivi dans les premiers temps. S’il a trié sur le volet les heureux élus, celui-ci a été imposé par des supérieurs de l’époque. Manquant plus que certainement de brillance, il a cependant toujours exécuté les ordres donnés, de ceux qui peuvent être bêtes à manger du foin mais font d’excellents garde-fous – des pions à sacrifier quand le temps sera venu. Il n’a pas d’affection particulière pour lui, mais celui-ci a le soutien de son supérieur. Froidement, il a demandé un rapport détaillé sur les activités de ce secteur et un compte-rendu de toutes les décisions prises sur son bureau pour le lendemain. Cela n’a pas été discuté. Il a également exigé de voir le dénommé Sheehan. Mais plus tard, dans la journée. Que celui-ci n’ait pas été le premier à demander une entrevue pour se plaindre de sa subordonnée a retenu l’attention de l’Althair. Alors c’est elle qu’il entendra tout d’abord, pour se faire une opinion. C’est un point sur l’ardoise de cette rencontre, pour Llewyn.

Cependant, quand il ouvre la porte pour l’accueillir, cela ne se voit absolument pas. Il ne connaît pas la pitié, Thomas, surtout pas quand il s’agit de discipline et de respect. Il y a une hiérarchie en place, il y a un code d’honneur à observer. C’est donc sans un mot qu’il invite la jeune femme, visiblement nerveuse – et à raison – à entrer dans son bureau. Un simple regard pour Beverly, qui se doute bien qu’il ne veut absolument pas être dérange – en même temps, qui serait assez stupide pour provoquer son Cerbère personnel ? La porte claque, comme une sentence qui serait déjà prononcée. Il est lent, dans ses mouvements. Dans sa façon de passer près de la porte, puis vers la fenêtre, sous laquelle se trouve un meuble qu’il effleure du bout des doigts. Il ne compte pas l’ouvrir immédiatement, n’ayant pas l’intention de mettre la jeune femme particulièrement à l’aise. Dans le silence le plus pesant, il regagne sa place derrière son bureau, prenant place. Il croise les jambes, remet sa veste en place – elle n’en avait pas réellement besoin avant de finalement, désigner l’un des deux sièges qui lui font face. « Prenez place. » Le ton est glacé, et la main retrouve bien vite le bureau. Ses doigts tournent une page de son agenda et il vient effleurer une ligne de l’index, contenant le nom de celle-ci. La mise en scène est parfaitement maîtrisée. Il connaît son nom. Il connaît celui de chacun de ses employés, et beaucoup plus que cela à leur sujet. « Miss Oswell. Vous avez demandé à me voir. » Ses yeux d’acier remontent pour rencontrer les siens. Un regard implacable, sans concession. Il ne l’aidera pas. Il n’est pas là pour ça. C’est elle qui a demandé à abuser de son temps. Il serait judicieux qu’elle en fasse bon usage. « Je vous écoute. » Et c’est tout. Son opinion commence à se forger dès maintenant. Le jeu d’échecs n’est pas loin, et peut-être entrera-t-il dans la danse plus tard. Pour l’instant, il faut surtout savoir si on ne lui fait pas perdre son temps.
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